La liste des parlementaires poursuivis par la justice pour corruption et dilapidation des deniers publics comporte 20 prévenus appartenant aux différents groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition. Les dossiers de trois nouveaux parlementaires ont été déférés devant la justice, rapporte Assabah du mardi 13 février.
Les biens de certains d’entre eux ont été saisis tout en étant enjoints de ne pas quitter le territoire national jusqu’à ce que la justice statue sur les faits qui leur sont reprochés soit par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur ou la Cour des comptes.
Deux parlementaires du RNI et du PAM ont protesté contre le déclenchement des poursuites judiciaires menées à leur encontre suite à des plaintes des associations de protection des deniers publics qu’ils considèrent comme des malveillantes. Ils accusent deux de leurs adversaires politiques de mener contre eux une campagne de dénigrement en coordination avec ses associations pour les évincer des postes qu’ils occupent au sein des collectivités locales et de la Chambre des représentants.
La coordinatrice nationale à la direction collégiale du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du congrès de son parti à Bouznika que «le chef du groupe parlementaire de son parti, qui est poursuivi par la justice, est respecté par tout le monde et qu’il continue à accomplir ses missions habituelles. Il faut savoir qu’il n’est pas poursuivi sur la base d’un rapport établi par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur ou par la Cour des comptes mais, il fait l’objet d’une plainte déposée par une association de la société civile». Le chef du groupe parlementaire du PAM est poursuivi par le tribunal de première instance de Marrakech en tant qu’ancien président de la municipalité pour des affaires liées à des marchés publics.
Le quotidien Assabah souligne qu’en attendant que les tribunaux statuent sur les dossiers des nouveaux parlementaires, la Cour constitutionnelle s’apprête à coordonner son action avec la Chambre des représentants pour statuer sur la déchéance du mandat des trois parlementaires.
Un autre parlementaire à la Chambre des conseillers a été, à son tour, déchu de son mandat pour cause d’inéligibilité sachant que la Cour des comptes étudie le dossier d’un autre parlementaire appartenant à un groupe de l’opposition.