La marocanité du Sahara et la place des MRE sont deux constantes du Maroc, selon le politologue Zakaria Firano

Zakaria Firano, politologue et professeur à la Faculté de droit de Rabat-Agdal. (Y.Mannan/Le360)

Le 07/11/2024 à 19h44

VidéoLe roi Mohammed VI a mis en exergue, dans son discours du 49ème anniversaire de la Marche verte, les deux orientations irréversibles du Maroc moderne: la marocanité de son Sahara et le rôle majeur que jouent les six millions de Marocains résidant à l’étranger sur les plans national et mondial, a estimé jeudi le politologue Zakaria Firano, également professeur à la Faculté de droit de Rabat-Agdal.

Concernant le discours royal, cet enseignant-chercheur a souligné qu’il «s’articule autour de deux grands piliers: la souveraineté du Sahara marocain et l’attention portée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE)». Sur le premier point, il a précisé que le Souverain a rappelé que les Sahraouis sont des Marocains résidant dans les provinces sahariennes, jouissant pleinement de leurs droits, c’est-à-dire «enracinés dans leur existence territoriale».

En outre, Zakaria Firano cite le Souverain en ce qui concerne la reconnaissance internationale, notamment celle des États-Unis, de la France et de l’Espagne, sans oublier le large soutien d’autres pays au plan d’autonomie proposé par le Maroc. Le troisième point, a-t-il ajouté, concerne le développement de la région et les investissements nécessitant, en termes d’infrastructures, quelque 8 milliards de dollars: «Le plan de développement s’inscrit dans une perspective de long terme, pour la période 2030-2050, avec de nouveaux partenariats avec la France, l’Espagne, les États-Unis, ainsi que les pays du Moyen-Orient.»

La deuxième partie du discours du Roi a été consacrée aux MRE. «Nous souhaitons insuffler un nouveau dynamisme» à cette catégorie de Marocains, «ambassadeurs» du Royaume et de la cause nationale.

Le Souverain a donné ses instructions pour une «restructuration de la gouvernance des instances en charge des Marocains de l’étranger». Cela inclut une restructuration en profondeur du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et la création de la Fondation Mohammedia des Marocains de l’étranger, organe exécutif en matière de mise en œuvre des politiques publiques (culture, religion, éducation, social, infrastructures, investissements). Le CCME sera encadré par une loi qui sera soumise prochainement au Parlement. Ce texte définira les missions et attributions du CCME, regroupant les tâches actuellement confiées à divers départements. Il est également envisagé de renforcer le capital humain de cette institution pour accroître son poids et son efficacité.

«La mission du Conseil sera recentrée pour éviter toute redondance avec d’autres organismes. L’objectif est de donner un nouvel élan à cette institution», a estimé le politologue, avant d’évoquer le souhait du Souverain de voir les MRE s’impliquer davantage dans le domaine des investissements nationaux. «Jusqu’à présent, nos Marocains de l’étranger participent à hauteur de 10% de la valeur de leurs transferts, évalués au total à 100 milliards de dirhams», a-t-il conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 07/11/2024 à 19h44