La tramdina atteint le Parlement

Siège du Parlement.

Le Parlement du Royaume du Maroc.. DR

Revue de presseLa réunion de la Commission des finances, tenue hier, lundi 10 mars, et qui devait être consacrée à la discussion de la situation de la CNSS, s’est terminée en queue de poisson, dans un climat très tendu, entre les groupes de l’opposition et ceux de la majorité. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 11/03/2025 à 19h11

Les groupes de l’opposition ont exprimé avec véhémence leurs désaccords concernant les décisions du Bureau de la Commission des finances et du développement économique. Ils l’accusent de favoriser systématiquement les requêtes de la majorité au détriment des leurs.

Lors d’une séance de cette Commission, lundi 10 mars, l’opposition a contesté la décision du Bureau d’accéder favorablement à la demande de la majorité de débattre de la situation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Les députés de l’opposition soulignent qu’une telle attitude révèle un parti pris inacceptable, d’autant que le Bureau de la Commission n’a donné aucune suite à 120 requêtes préalablement soumises par leurs soins, relaie le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 12 mars.

Rachid Hamouni, président du groupe parlementaire du progrès et du socialisme (PPS), a souligné que la programmation de cette réunion constituait une violation du règlement intérieur.

Dans un climat tendu, il a déploré le fait que «la plateforme TikTok semble désormais assumer le rôle constitutionnellement dévolu à l’institution législative, conséquence de l’exclusion de l’opposition et de la prépondérance des avis de la majorité».

Il a aussi jugé inadmissible que l’opposition, après avoir déposé 87 demandes, doive solliciter une réponse de la Commission quant à la pertinence de leur maintien, au lieu de constater que le gouvernement se refuse à se présenter devant le Parlement.

Il s’est également étonné que cette Commission, inactive depuis l’examen du projet de loi de finances, décide de se réunir entre deux sessions.

Mohamed Chawki, président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), membre de la majorité, a tenté d’apaiser les tensions et de trouver un terrain d’entente en défendant la présidente du Bureau.

Il a avancé que certaines requêtes étaient devenues obsolètes, sachant que le contexte dans lequel elles avaient été formulées avait évolué.

De plus, a-t-il ajouté, les ministères et administrations concernés ne donnent pas toujours suite à ces requêtes, en raison des contraintes d’agenda des ministres.

Toutefois, cet argumentaire n’a pas réussi à convaincre pour que la Commission puisse poursuivre sa réunion.

Abdallah Bouanou, président du groupement justice et développement (PJD), a adopté une position similaire à celle de son collègue Rachid Hamouni, affirmant que la Commission ne pouvait se réunir dans les conditions actuelles, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

«Il est surprenant que la question de la situation de la CNSS ait d’abord été soumise à la commission des secteurs sociaux avant d’être transférée à la commission des finances à la demande de la majorité».

Il a conclu qu’il s’agissait d’une atteinte à l’institution législative et que, par conséquent, la réunion ne pouvait se tenir.

En effet, la réunion de la Commission des finances a été reportée au 19 mars, dans l’espoir que les parties prenantes parviennent à un consensus, en dehors du cadre formel de la salle de réunion.

Par Hassan Benadad
Le 11/03/2025 à 19h11

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