Une nouvelle lubie du régime des galonnés algériens? C’est en tout cas là une nouvelle preuve qui vient confirmer, pour ceux qui en douteraient encore, que la junte au pouvoir à Alger dirige le pays sur des coups de tête.
Cette fois-ci, c’est une décision concerne l’école. «Mon fils est à la maison, je ne sais pas quoi faire. C’est une catastrophe. J’attends que l’école me propose un plan B... »: la mère d’un élève concerné par cette décision a ainsi exprimé son désarroi au Figaro, ce mercredi 27 septembre.
Les enfants d’Algérie scolarisés dans des établissements privés (près de 5% des établissements du pays), ne peuvent donc pas, en ce moment, aller en classe à cause de cette décision subite.
L’Etat algérien a purement et simplement décidé de mettre fin à un système, ledit «double programme», explique le quotidien français, avec une envie et une obsession, éradiquer l’enseignement en français.
Au lieu de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre de la France, pays sans nul doute visé par cette mesure, ce sont les Algériens eux-mêmes que le régime a décidé de punir.
La société algérienne, et plus précisément la classe moyenne, se retrouve ainsi prise une nouvelle fois en tenailles dans ce bras de fer qu’Alger veut imposer à Paris, son ancienne puissance coloniale.
Tentant de se retrouver dans ce capharnaüm qu’est le système d’enseignement dans ce pays, Le Figaro explique que le «double programme» est une spécificité des écoles privées algériennes, de fait interdite depuis quelques années déjà, mais tolérée.
Les élèves pouvaient autrefois suivre à la fois deux programmes scolaires: celui du ministère algérien de l’Education nationale et celui de son équivalent, en France.
Même après l’interdiction de cette pratique, certains établissements ont tout de même trouvé divers moyens de la détourner, parfois très imaginatifs.
Selon Le Figaro, certains établissements se sont retrouvés à ne plus du tout enseigner les matières contenues dans le programme algérien.
D’autres établissements scolaires ont ouvert des locaux annexes, dans lesquels sont officiellement proposés des cours de soutien, mais où, en réalité, les enfants sont déscolarisés du circuit algérien, pour n’y suivre toute la journée que le programme du ministère français de l’Education nationale.
La décision surprise du régime algérien a donc été radicale: ces établissements ne pourront plus accueillir des élèves de moins de 16 ans dans leurs locaux, au cours des horaires de scolarité usuels.
Bien entendu, les manuels scolaires français sont également prohibés. Le «double programme» se retrouvant ainsi interdit, des établissements privés ont donc été contraints de fermer leurs portes, et les élèves, renvoyés à leur domicile, sans qu’aucune autre perspective ne soit proposée à leurs parents.
Ces élèves, qui étaient scolarisés dans ce système, ne peuvent pas être inscrits dans une école publique, pour une simple raison: le français n’est quasiment plus enseigné dans ces établissements scolaires, gérés par l’Etat algérien.
La raison principale en est le manque criant d’effectifs formés au français dans le corps professoral. Ensuite, explique Le Figaro, à cause de l’enseignement en anglais, langue désormais obligatoire dès le cycle primaire jusqu’aux bancs de l’université, sur une consigne imposée, et tout aussi hâtivement prise, du président Abdelmadjid Tebboune.
Manifestement, la mise en place progressive d’une décision semble être un concept qu’Alger ignore complètement.
La junte au pouvoir à Alger aurait pu s’inspirer d’un exemple un peu plus au sud du continent. Au Rwanda, pays dirigé par le président Paul Kagame, alors que l’enseignement ne s’effectuait autrefois qu’en français, il ne l’est aujourd’hui plus qu’en anglais exclusivement.
Visiblement, Alger tente de réitérer pareil exploit, mais manifestement sans prendre en considération le coût humain et matériel d’un tel changement.
Le Figaro énumère certains de ces dégâts: en plus d’enfants renvoyés de l’école alors que la rentrée vient à peine de débuter, dont beaucoup sont à mi-chemin de leur scolarité, les candidats libres au baccalauréat se retrouvent désormais contraints de se déplacer à l’étranger pour y passer leurs épreuves. Et même après avoir obtenu leur diplôme, ils ne peuvent plus s’inscrire dans les universités algériennes, faute d’équivalence entre les diplômes décernés par les deux pays.
En Algérie, cette mesure porte un nom: la «réciprocité». Quant aux 22 établissements disséminés un peu partout dans le pays, qui proposent un enseignement homologué par le ministère français de l’Education nationale, ceux-ci se retrouvent désormais face à deux options: se reconvertir à l’enseignement en anglais ou fermer leurs portes.
Et comme le régime a décidé de ne pas faire pas les choses à moitié, il s’y est pris avec brutalité pour imposer ces nouvelles mesures.
Selon plusieurs témoignages de parents, cités par Le Figaro, les directeurs d’établissements privés ont été convoqués au ministère algérien de l’Education nationale pour s’engager par écrit à ne plus suivre le programme français, sous peine de poursuites pénales. Dans cette chasse au français qu’il a décidé de mener, le régime algérien ne fait vraiment pas dans la demi-mesure.