La déclaration de Lalla Hasnaa a été donnée en ouverture de la Session de haut niveau de la Journée Education de la COP 23. Dans un discours prononcé à cette occasion, la pricesse a précisé qu’une étape solennelle a été franchie en 2011 lorsque le droit à un environnement sain et au développement durable a été consacré par la Constitution marocaine.
Ultérieurement, a-t-elle rappelé, une loi-cadre, la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, a défini les objectifs fondamentaux de l’action de l’État en la matière, parmi lesquels figure l’intégration de la culture de la protection de l’environnement dans les cursus d’enseignement et de formation.
La princesse a ajouté que les questions environnementales en général et celle du climat en particulier figurent parmi les priorités de l’engagement et de l’action du royaume au sein du cadre multilatéral, rappelant que le Maroc, en tant que Président de la COP 22, a œuvré résolument au renforcement et à la consolidation de l’élan impulsé par la conclusion de l’Accord de Paris.
Ainsi, comme le souligne l’Appel de Marrakech proclamé à l’issue de ses travaux, la conférence a marqué «un point d’inflexion important» vers la concrétisation des engagements en actions. Les États-parties ont renouvelé leur «détermination à inspirer, l’espoir et l’opportunité pour les générations futures», a rappelé SAR, faisant remarquer que la Journée Éducation de la COP 22 a elle-même connu un temps fort, symbolisant la mobilisation de la jeunesse et manifestant son sens des responsabilités en matière de protection de l’environnement.
Lalla Hasnaa a indiqué que les Journées Education des COP constituent "un espace privilégié d’échange de nos expériences et de nos méthodes éducatives, en matière de réchauffement de la planète". "S’il n’est nul besoin de s’appesantir sur le caractère déterminant de l’éducation au développement durable pour relever le défi climatique, tant il y a consensus en la matière, il est, en revanche, primordial que nous mutualisions régulièrement nos approches pour les enrichir", a souligné Lalla Hasnaa qui a mis en exergue, à cette occasion, les actions entreprises par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement dont la raison d’être est l’éducation et la sensibilisation des citoyens à l’environnement, notant "qu’il n’est d’action de la Fondation sans composante éducative".
D’emblée, les jeunes générations ont constitué une cible privilégiée de la Fondation, a précisé SAR, ajoutant qu'en coopération avec le ministère de l’Éducation nationale, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'Environnement a notamment introduit au Maroc deux programmes pour l’éducation environnementale, "Eco écoles" et "Jeunes Reporters pour l’environnement", rappelant qu’en 2017, le programme "Eco-écoles" s’est enrichi d’une nouvelle thématique spécifiquement dédiée aux changements climatiques.
De ses seize années dans le domaine de la sensibilisation et de l’éducation à l’environnement, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement tire deux constats, a indiqué SAR, précisant en premier lieu qu’avec l’appui important d'organismes internationaux, tels l’UNESCO, le PNUE, la FAO ou encore le secrétariat de la CNUCC, la Fondation s’est lancée en éclaireur dans une société d’abord étrangère à l’idée même de protection de l’environnement. Aujourd’hui, il n’est de propos, ni d’action qui ne tienne compte de cette thématique. C’est là un premier résultat, un résultat dont la Fondation est fière. C’est ainsi un constat de satisfaction, s’est réjouie Lalla Hasnaa.
SAR a fait observer en second lieu que les résultats obtenus par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement restent insuffisants par rapport au défi à relever, notant que si la dynamique de la sensibilisation est bien engagée au Maroc, elle ne concerne pas encore tous les citoyens du Royaume, indépendamment de leur âge, de leur lieu de résidence ou de leur situation sociale.
C’est là un second constat plus mitigé qui rappelle, que dans le domaine de l’éducation à l’environnement, au Maroc comme dans d’autres pays, il faut encore aller de l’avant, a fait remarquer Lalla Hasnaa qui a affirmé souscrire pleinement à l’une des principales conclusions du rapport mondial 2016 de suivi de l’éducation, intitulé "L’éducation pour les hommes et la planète", présenté lors de la COP 22 à Marrakech, soulignant que l’éducation a plus que jamais une responsabilité majeure: c’est par elle que peuvent être obtenus des compétences, des attitudes et des comportements indispensables à un développement durable. C’est aussi elle qui doit permettre à tous d’acquérir une culture de l’environnement. Chacun aura alors le souci de l’impact sur l’environnement, tant dans son quotidien que dans les décisions qu’il aura à prendre. Ainsi, nous contribuerons à enrayer la trajectoire destructrice du réchauffement climatique, a déclaré SAR avant d'assurer que la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement entend résolument accélérer et approfondir son action d’éducation au développement durable, tant à l’échelle du royaume qu’à celle du continent auquel elle appartient, l’Afrique.
C’est dans cet esprit, a ajouté la princesse, qu’à l’occasion de la COP 23, le Secrétariat de la CNUCC et la Fondation prendront l’initiative de renforcer leur coopération pour que soit mis en œuvre l’article 6 de la convention-cadre, relatif à l’éducation, la formation, la sensibilisation et l’accès du public à l’information.
Dans son discours, SAR a rendu hommage à la présidence fidjienne pour "le si beau concept de Talanoa", sous lequel elle a placé les travaux de cette conférence, espérant que ce concept marque à jamais les négociations internationales sur le climat et devienne par excellence le modèle de dialogue pour tous les biens collectifs. La princesse s'est de même félicitée de l’action de Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, "qui déploie d’inlassables efforts pour que l’engagement des États en faveur de la lutte contre les changements climatiques s’affirme et se concrétise".