Dans un communiqué conjoint publié au terme des entretiens hier, lundi à Rabat, du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita avec Sameh Choukri, les deux parties ont réaffirmé les constantes arabes et internationales liées à la création d'un Etat palestinien indépendant avec Al-Qods-Est comme capitale, aux frontières du 4 juin 1967 et vivant côte à côte avec Israël, conformément aux termes des résolutions internationales.
A cette occasion, Nasser Bourita a salué le soutien concret apporté par l'Egypte au peuple palestinien pour obtenir ses droits légitimes, à leur tête la fin de l'occupation et l'établissement de son État indépendant, a précisé le communiqué conjoint, notant que le ministre a également mis en relief les efforts déployés par l'Égypte en faveur de la stabilité et de la préservation de la paix entre les peuples palestinien et israélien en vue de parer à toute récidive de l'escalade militaire comme celle qu’ont connue les territoires palestiniens en mai 2021.
Il a aussi mis en avant les efforts de l'Egypte pour la reconstruction de la bande de Gaza, considérée comme une priorité pour l'amélioration des conditions de vie de la population palestinienne, ainsi que pour la réconciliation des factions palestiniennes, l’objectif étant de mettre fin à la division pour renforcer et soutenir la position de négociation palestinienne et établir la sécurité et la stabilité dans les territoires palestiniens occupés.
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Nasser Bourita et son homologue égyptien ont insisté sur la nécessité de surmonter les divergences interarabes afin de préserver l'unité du rang arabe face aux défis sans précédent que connaît la région, soulignant leur rejet de toutes les formes d'ingérence étrangère dans les affaires des Etats arabes.
Ils ont aussi salué les efforts consentis par leurs deux pays pour porter assistance aux pays arabes frères qui traversent des crises politiques et économiques difficiles, dans le but de préserver l'intégrité territoriale de ces Etats, leur souveraineté nationale et la cohésion de leurs sociétés.
Selon le communiqué conjoint, les deux ministres ont procédé à un échange de vues sur diverses questions d'intérêt commun sur les plans arabe, continental et international, et réitéré l'importance d’une coopération internationale agissante pour faire face à toutes les menaces sécuritaires transfrontalières, y compris le terrorisme, l'extrémisme et la cybercriminalité, outre la poursuite de la coordination et de la coopération au sein de la région méditerranéenne en faveur du développement durable, de la sécurité et de la stabilité, de la lutte contre le terrorisme et d’un traitement global de la question migratoire.
Concernant les derniers développements de la crise libyenne, les deux ministres ont réitéré le soutien de leurs pays au principe selon lequel le dialogue inter-libyen, sans ingérences étrangères, demeure la seule voie pour parvenir à une solution et pouvoir tenir simultanément des élections présidentielles et parlementaires en Libye.
Ils ont, dans ce sens, salué le rôle que jouent les institutions de l’Etat libyen, notamment les mesures prises par la Chambre des représentants en tant qu’organe législatif élu.
Le ministre marocain a salué l’accueil par l’Egypte du processus de la commission constitutionnelle libyenne et son rôle dans le lancement des travaux de cette commission en coordination avec la mission d’appui des Nations Unies en Libye.
De son côté, le ministre égyptien s'est félicité des rounds de dialogue qu’a abrités le Royaume du Maroc et ayant abouti à l’accord politique de Skhirate signé par les parties libyennes.
Les deux parties ont également insisté sur la nécessité que toutes les forces étrangères, les mercenaires et les combattants étrangers quittent la Libye dans un délai bien défini, en application des résolutions du Conseil de sécurité y afférentes et des recommandations des processus de Paris et de Berlin.
Elles ont aussi insisté sur le soutien des efforts de la commission militaire libyenne mixte (5+5) à cet égard, outre l'appui des tentatives de réconciliation nationale globale entre les frères libyens, ainsi que sur la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires à la préservation des richesses libyennes et des capacités de son peuple.
Par ailleurs, il a été convenu de poursuivre la coordination et la collaboration au sein de l’Union Africaine au service des intérêts des deux pays et afin de contribuer à la réforme du système de l’Union pour en faire une organisation reflétant la volonté des pays africains et leur capacité à prendre en main leur destin et leur choix pour consolider les fondements de la paix et du développement dans le continent, à travers une représentation équitable de la région du nord dans le système de paix et de sécurité africain, notamment au sein du Conseil de la paix et de la sécurité africain.
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La rencontre a été aussi marquée par des discussions sur les efforts en cours pour que l'Egypte accueille la 27è session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en novembre 2022.
Le ministre marocain a fait part du soutien du Maroc à ces efforts et à la conduite par l'Egypte de l'action en faveur du climat à l'échelle internationale au cours de la prochaine étape, affirmant la participation de son pays à cette conférence et au sommet des Chefs d'Etat qui aura lieu à cette occasion, ainsi que l'appui de la partie marocaine aux efforts de la présidence égyptienne de la Conférence pour aboutir à des résultats qui contribuent à la mise en œuvre des objectifs de l'accord de Paris sur le climat et qui tiennent compte des priorités de toutes les parties.
Le communiqué conjoint a, d'autre part, indiqué que Sameh Choukri a informé son homologue marocain des derniers développements relatifs au barrage «la Renaissance».
A cet égard, Nasser Bourita a réaffirmé le plein soutien du Maroc à la sécurité hydrique de l'Egypte, en tant que partie intégrante de la sécurité hydrique arabe, tout en appelant à l'abandon des politiques unilatérales en rapport avec les fleuves internationaux et au respect des engagements en vertu du droit international, y compris l'accord sur la déclaration de principe signé en 2015, qui interdit toute mesure unilatérale concernant le remplissage et l'exploitation du barrage de «la Renaissance».
Nasser Bourita a également réaffirmé la nécessité pour les parties de coopérer de bonne foi pour parvenir, sans délai, à un accord juridique contraignant sur les règles de remplissage et d'exploitation en phase avec la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité, publiée en septembre 2021.