Le gouvernement franchit une étape clé dans l’opérationnalisation de la nouvelle Charte de l’investissement.
La publication récente au Bulletin officiel d’un décret-loi élargissant les missions des Centres régionaux d’investissement (CRI) et des Commissions régionales unifiées de l’investissement (CRUI) marque le coup d’envoi d’un dispositif d’appui dédié aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), indique à ce titre le quotidien L’Économiste dans son édition du jeudi 10 avril.
Ce texte attribue aux CRI un rôle central dans l’activation de ce mécanisme, en coordination étroite avec Maroc PME et d’autres institutions publiques.
Quant aux CRUI, elles deviennent les seules instances habilitées à examiner les projets d’investissement et à valider les conventions y afférentes. Ce recentrage des responsabilités sur l’échelon régional s’inscrit dans une volonté claire de décentraliser la prise de décision, réduire les délais de traitement et rapprocher les services publics des réalités territoriales, écrit-on.
Cette réforme constitue une étape préparatoire avant l’adoption attendue du décret d’application de la loi-cadre n°03-22, qui définira les modalités concrètes du soutien aux TPME.
Lors d’une récente rencontre avec la CGEM, le ministre délégué à l’Investissement, Karim Zidane, a assuré que les recommandations du patronat seraient largement intégrées dans ce futur décret.
Le nouveau dispositif ciblera les projets dont l’investissement est compris entre 1 et 50 millions de dirhams, avec une exigence minimale de 10% de fonds propres, précise le quotidien.
Les entreprises éligibles devront afficher un chiffre d’affaires annuel situé entre 1 et 200 millions de dirhams.
Ce positionnement permet de toucher un segment stratégique de l’économie, souvent exclu des mécanismes d’investissement traditionnels.
L’orientation sectorielle des projets soutenus sera définie en concertation avec les ministères concernés, dans une logique d’alignement sur les priorités des stratégies sectorielles nationales.
Ce dispositif s’inscrit dans une vision plus large de refonte du modèle d’investissement, visant à générer 550 milliards de dirhams d’investissement et créer 500.000 emplois d’ici 2026. L’ambition est claire: renforcer le rôle du secteur privé et élargir la base des acteurs économiques en consolidant le tissu des TPME.
Très attendu, ce mécanisme spécifique répond à des attentes fortes exprimées par les TPME, souvent confrontées à des difficultés d’accès au financement, aux marchés ou au foncier. Il comble ainsi un vide entre les microprojets et les grands investissements, et pourrait devenir un levier structurant du développement économique.
La réussite de ce chantier dépendra toutefois de la capacité des CRI et CRUI à assumer leurs nouvelles responsabilités dans un cadre de gouvernance réactif, efficace et transparent.
Par ailleurs, cette dynamique s’inscrit dans les objectifs fixés par la feuille de route nationale pour l’emploi, dévoilée le 26 février 2025.
Celle-ci vise la création de 1,45 million d’emplois à l’horizon 2030 et la réduction du taux de chômage à 9%.
Pour soutenir cette ambition, la loi de finances 2025 consacre une enveloppe de 15 milliards de dirhams, dont 12 milliards destinés spécifiquement à l’investissement productif, avec un focus majeur sur les TPME.
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