Le cas de Maloma Morales, empêchée de rejoindre sa famille adoptive à Séville depuis déjà quatre mois, fait planer le spectre d’une nouvelle crise entre le front Polisario et les autorités madrilènes. C’est en tout cas ce qui ressort des bruits qui courent dans les couloirs du ministère espagnol des Affaires étrangères, relayés par le quotidien à grand tirage «El Pais» dans son édition du 25 avril courant.
Sous le titre «Le cas Maloma menace de provoquer une crise entre l’Espagne et le Polisario», le quotidien espagnol, citant des sources diplomatiques madrilènes, rapporte que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Margallo, a convoqué à son siège, samedi dernier, la représentante du front Polisario, la dénommée Khira Bullahi Bad, pour lui signifier l’exaspération de Madrid quant au maintien en séquestration de Maloma Morales, empêchée de rejoindre ses parents adoptifs en Espagne. Pendant ce temps, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Ignacio Ibanez, poursuivait ses contacts avec le consul général d’Espagne à Alger, qui s’est déplacé à Tindouf pour discuter du cas de Maloma.
Le cas Maloma rappelle douloureusement celui de Mahjouba, qui a été séquestrée à l’été 2014 et autorisée à rejoindre sa famille adoptive à Valence en septembre de la même année suite à l’intervention des autorités espagnoles. Ce qui n’est pas le cas de Maloma, 22 ans, ou Najiba Mohamed Belkacem (Huelva), 23 ans, ou plus encore Daria M’barek Salma, 27 ans, dont la ville d’adoption est Tenerfie, Iles Canaries.
Autant de cas de séquestrations viennent ainsi envenimer les relations entre le Polisario et l’Espagne, principal pourvoyeur d’aide humanitaire à la population de Tindouf. Une aide que Madrid pourrait remettre en question, une éventualité à ne pas écarter quand on sait que la municipalité de Valence a dû couper le robinet pour obtenir, in fine, le retour de Mahjouba chez sa famille adoptive.