Intervenant lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) sur les développements dans la bande de Gaza et la ville de Rafah, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé que «les événements sanglants et effroyables que connaissent les territoires palestiniens, avec leur lot de drames humanitaires et sociaux et de violence inouïe contre les civils palestiniens désarmés et privés de tous les moyens de subsistance, eu égard aux bombardements israéliens les ciblant au quotidien ainsi que leurs familles, leurs biens et leurs maisons, révèlent bien que nous sommes en présence d’une situation humanitaire catastrophique inédite».
Cette situation interpelle la conscience humaine mondiale et la communauté internationale sur la nature des standards internationaux des valeurs humaines à l’aune desquels le drame du peuple palestinien frère est traité, a-t-il ajouté.
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Le ministre a fait observer que l’escalade militaire acharnée, la politique de punition collective et le déplacement forcé dont sont victimes les civils palestiniens depuis le 7 octobre 2023, ont généré des violations flagrantes et massives des dispositions des droits humains, du droit international et du droit international humanitaire, un état de fait qui sape les efforts internationaux déployés pour mettre fin à la tension, à l’escalade et au cycle mortel de violences qui impacteront certainement tous les peuples de la région.
À ce propos, Nasser Bourita a réaffirmé la position du Royaume selon laquelle l’objectif d’un apaisement global et l’arrêt de l’effusion de sang passent par cinq priorités urgentes, définies par le Roi, président du Comité Al Qods, dans son discours adressé au Sommet extraordinaire arabo-islamique qui s’est tenu à Riyad, au Royaume d’Arabie saoudite, le 11 novembre dernier.
Ces priorités portent sur une désescalade urgente et concrète pour aboutir à un cessez-le-feu durable, la garantie de la protection des civils, l’acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires au profit des populations de Gaza, le maintien -voire le renforcement- du rôle de l’UNRWA, le rejet de tout déplacement et de toute démarche supposée servir de solutions pour la paix et la stabilité des pays voisins, et enfin l’entame de négociations sérieuses susceptibles de relancer le processus politique pour la réalisation de la solution à deux États, tel que convenue par la communauté internationale.
«Il est impératif de demander aux autorités israéliennes de garantir la liberté d’accès et de prière dans la mosquée Al Aqsa.»
— Nasser Bourita
Par ailleurs, le ministre a affirmé que la menace d’étendre les opérations militaires pour englober l’ensemble des territoires de la bande de Gaza, y compris Rafah, est inacceptable au vu de la tournure que peut prendre la situation humanitaire déjà détériorée, ajoutant que cela n’entrainera que davantage de déplacements et de meurtres de civils. «À la veille du mois de ramadan, il est impératif de demander aux autorités israéliennes de garantir la liberté d’accès et de prière dans la mosquée Al Aqsa, sans restriction ni condition aucunes, de cesser les provocations contre les fidèles palestiniens et de respecter la liberté de culte à Al Qods Acharif», a-t-il noté.
Dans la même veine, Nasser Bourita a réitéré le soutien du Royaume aux efforts du secrétariat général de l’OCI pour l’activation des recommandations du Sommet arabo-islamique extraordinaire relatives à la mise en place d’une unité d’observation juridique et d’une autre médiatique, dans le but de documenter les agressions israéliennes commises dans la bande de Gaza et le reste des territoires palestiniens depuis le 7 octobre 2023.
Il a rappelé que le Royaume a pris part aux audiences de la Cour internationale de justice (CIJ), dans l’affaire de demande d’avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. Dans son plaidoyer à cette occasion, le Maroc a souligné son attachement au respect du droit international et à la promotion de la paix au Moyen-Orient, ainsi que son engagement en faveur de la mise en application de la légalité en tant qu’outil efficace pour la défense des droits du peuple palestinien, et d’agir pour une solution juste et globale au conflit israélo-palestinien, a poursuivi Nasser Bourita.
Le Maroc espère que l’avis consultatif de la CIJ pourra consolider une dynamique de paix constructive en faveur d’une solution durable, dans le respect du droit du peuple palestinien à l’établissement d’un État indépendant avec Al Qods-Est comme capitale.
Nasser Bourita a, en outre, affirmé que le Royaume poursuivra ses efforts inlassables en vue de défendre les Lieux saints, à leur tête Al Qods Acharif, à laquelle le roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, accorde une attention toute particulière, en alliant action politique et diplomatique et travail de terrain, à travers l’Agence Bayt Mal Al Qods, bras exécutif du Comité Al Qods, qui s’attèle à l’exécution de plans et de projets concrets visant essentiellement la préservation de son statut juridique, la sauvegarde de son identité civilisationnelle et le soutien à la résistance des Maqdissis.