Le PJD seul contre tous et même contre les siens

DR

Revue de presseKiosque360. Les négociations entres partis et ministère de l’Intérieur font du surplace. Et réalité, c’est le PJD qui bloque, en campant sur ses positions et en rejetant catégoriquement celles des autres. En même temps, le parti fait face à une fronde interne.

Le 25/09/2020 à 22h57

Le PJD a réussi la prouesse de se retrouver seul contre plus des deux tiers des partis que compte l'échiquier politique national. Depuis le début des concertations avec le ministère de l'Intérieur sur la réforme des lois électorales, le PJD non seulement campe sur ses positions, au demeurant rigides, mais il a réussi à se mettre à dos l'écrasante majorité des partis, écrit l'hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 25 septembre.

L'hebdomadaire relève par ailleurs que, paradoxalement, c'est au moment où le PJD dirige le gouvernement que les concertations entre les partis et le ministère de l'Intérieur avancent si péniblement. Ce ne fut pas le cas sous le gouvernement de l'alternance, quand le mode de scrutin est passé de l’uninominal au scrutin de liste, adopté lors des législatives de 2002. Lors des deux échéances suivantes, en 2007, juste après avoir doté les partis de leur première loi organique et en 2011, lorsqu'il a été question de préparer des élections anticipées sous une nouvelle Constitution, tout s'est bien passé.

Aujourd'hui, c'est différent. Le PJD accuse tout le monde de tenter de l’affaiblir. Il campe à nouveau le rôle de «victime» qu'il sait si bien jouer. Et ce, au point d'accuser ses partenaires de la majorité gouvernementale de «pratiques insidieuses» à son encontre. Dans chacune des propositions présentées par les autres formations, de l'opposition comme de la majorité et mêmes celles non représentées au Parlement, il voit une tentative de réduire son poids et de le rapetisser ou même de l’isoler.

Ainsi, observe l'hebdomadaire, quand la plupart des partis, y compris le PAM et le RNI, revendiquent une suppression du seuil électoral, ou du moins pour l’Istiqlal et le PPS, son remaniement à un taux unifié (3%), le PJD est pratiquement le seul à exiger le maintien de la situation actuelle. A défaut, il accuse les autres formations d'encourager la balkanisation de la scène politique. Cela alors qu'en réalité, il s'agit de garantir une plus grande pluralité politique au sein de la Chambre des représentants et donc de lutter contre l’hégémonie d’un seul parti.

Et quand pratiquement tous les partis, dont l’Istiqlal, le PAM, le RNI, proposent de changer le coefficient électoral prenant comme base le nombre des électeurs et non le nombre du suffrage exprimé, le PJD les accuse d’hérésie constitutionnelle et rejette catégoriquement cette option. Là encore, observe l’hebdomadaire, le PJD a fait ses propres calculs. En tenant compte de ses performances de 2016, il aurait perdu pas moins de 40 sièges.

En réalité, précise La Vie éco, en s'appuyant sur une base électorale fidèle d'environ 1,5 million d’électeurs, et comptant sur un taux de participation relativement faible, il est sûr de remporter les prochaines élections sans avoir à défendre le bilan de ses dix années au pouvoir, ni à présenter un programme électoral. A condition, toutefois, que l'on ne touche pas au coefficient électoral. Bien sûr, pour le parti islamiste, il n’est pas non plus question de toucher au mode de scrutin. Le PJD pèse, au contraire, de tout sont poids pour que le scrutin de liste soit étendu aux petites circonscriptions de plus de 20.000 habitants. 

Pendant qu’il livre bataille contre tous les autres partis, le PJD est en même temps miné par des batailles internes attisées par des ambitions électorales. La guerre des clans a repris. Le président du conseil national et les autres membres du clan d’Abdelilah Benkirane, ancien patron du PJD, ont trouvé en l'initiative de certains jeunes du parti une occasion de déterrer la hache de guerre.

L'appel à l'organisation d'un congrès extraordinaire pour renvoyer le secrétaire général à une année de la fin de son mandat, lancé dans le cadre de l'initiative «critique et évaluation», a eu l'effet d'une boule de neige. L'objectif de la manœuvre, au demeurant difficile à mener sous l'état d'urgence sanitaire, est sans doute d'écarter l'actuelle direction du parti de la gestion des élections.

Par Amyne Asmlal
Le 25/09/2020 à 22h57

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Je trouve quand même, l'idée d'avoir laissé ce parti gouverner était un coup de maître politique car ce parti qui prétendait être le sauveur du pays avec les discours populistes de ses adeptes, montre aujourd'hui que ce n'était que des leurres proposés pour pouvoir tirer profit de positions parlementaires, ministérielles ou autres. Ces deux mandats pratiquement décevants , je l'espère vont ouvrir les yeux de ceux qui ne juraient que par eux.

Ce changement vise à assiéger la justice et le développement, et il ne vise rien d'autre. J'espère que la justice et le développement ne participeront pas à cette farce.

Démocratie, Démocratie ......et voilà le résultat ! Un gouvernement dont des ministres se considérant comme au dessus des lois. Quant à la question de compétences, les autres partis en ont-ils ? Rien n'est sûr. La question qui mérite d'être posée au marocains est la suivante: voulez-vous que le prochain gouvernement soit issu des urnes ou choisi par le Roi ? Ils vous répondront sans hésitation: nous voulons que tous les membres du prochain gouvernement soit choisi par notre Roi. Cette réponse est la plus démocratique qu'il soit: la participation à ce référendum sera totale et le taux d'abstention proche de zéro. Cette démocratie fondée sur l'union d'un peuple et son Roi qui soit la mieux appropriée pour répondre aux nouvelles turbulences que le monde va traverser pendant un certain temps.

Jamais un parti islamiste ne réussira au Maroc

Aujourd’hui le pjd est faible et malade et l’Etat ou certains Partis souhaitent en profiter et l’affaiblir d’avantage, cela est légitime en politique, mais le vrai ennemi du pjd aujourd’hui est l’image reflétée par un premier ministre sans compétences, très médiocre en personnalité, les affaires cnss, les casseroles ramid et rebbah, yatim... autrement le top management du pjd aujourdhui est de la pourriture politique dépourvue de toute compétence ou aptitude permettant à un ministre d’exercer sa mission, à tel point que chaque jour passe par ces marioles est une honte pour le peuple le pays et le roi

La bataille interne s'explique par les ambitions électorales. Tout le monde veut goûter au gâteau.

0/800