Il est enfin clair que la question du Sahara dit occidental a été créée par l’Algérie. Une Algérie enclavée dans la Méditerranée et qui, à travers le Polisario et la fiction d’une RASD, a directement repris le plan colonial visant à donner à l’Algérie française un accès à l’océan Atlantique en coupant le Maroc de ses provinces sahariennes. Voilà pourquoi, depuis 1975, par un soutien militaire, politique, diplomatique et financier jamais démenti au Polisario, Alger bloque toutes les tentatives de règlement de la question du Sahara dit occidental n’allant pas dans le sens d’une indépendance de ce territoire historiquement marocain.
Or, en 2007, une nouveauté est intervenue qui a totalement marginalisé la vision algérienne. Au bout de 32 années de vaines tentatives de l’ONU et d’interminables discussions, le Maroc présenta en effet un Plan de règlement à ce point novateur qu’il eut pour conséquence de rebattre totalement le jeu diplomatique. Un plan qui repose sur l’autonomie accordée aux «Provinces du Sud», qui garantit le respect de la souveraineté territoriale du Maroc, et qui permet aux populations locales de s’administrer.
Avec cette proposition d’autonomie, le Maroc assure à tous les «Sahraouis», y compris ceux vivant ou retenus dans les camps algériens, le droit de gérer eux-mêmes leurs affaires à travers des organes législatif, exécutif, financier et judiciaire. L’Etat marocain conserve ses compétences régaliennes (défense, relations extérieures) ainsi que les attributions constitutionnelles et religieuses du Roi. De même pour les attributs de souveraineté, notamment le drapeau, l’hymne national et la monnaie. Le Parlement régional a un pouvoir exécutif exercé par le chef de gouvernement régional élu par le dit Parlement et investi par le Roi.
Cette proposition marocaine d’autonomie qui fut présentée au secrétaire général de l’ONU était une alternative crédible qui aurait donc dû conduire à la paix car, de plus, elle permettait à l’Algérie de «sauver la face». Mais, campant sur leur postulat indépendantiste, ni le Polisario, ni l’Algérie n’en voulurent.
Cependant, à partir de ce moment, une évolution se fit dans les esprits. En 2008, le porte-parole du département d’État américain, déclara ainsi qu’un État Sahraoui indépendant ne pouvait être considéré comme «une option réaliste». Puis, le 21 avril 2008, devant le Conseil de sécurité réuni à huis clos, Peter van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, confirma qu’un «Sahara occidental indépendant n’était pas une proposition réaliste».
Bloqué sur une option maximaliste, le Polisario fut alors acculé à la fuite en avant. Au mois de novembre 2020, il annonça ainsi ne plus respecter le cessez-le-feu décidé en septembre 1991. Quant à l’Algérie, elle demeura alignée sur son protégé.
Or, les évènements connurent ensuite une forte accélération, ce qui acheva de marginaliser la position d’Alger et du Polisario:
- Le 22 décembre 2020, Washington reconnut la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, reconnaissance confirmée un an plus tard, en 2021.
- Au mois de mars 2022 par une lettre du chef du gouvernement espagnol, M. Pedro Sanchez adressée au roi Mohamed VI, l’Espagne considéra que l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc est «la base la plus sérieuse et la plus crédible pour régler le différend».
- À la fin de l’année 2022, la RASD, jadis reconnue par 70 Etats de par le monde, ne l’était plus que par 41 sur un total de 195 pays indépendants de par le monde.
- Vendredi 23 juin, 2023, lors d’un colloque à l’Institut des sciences politiques de Paris, M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, déclara que le Sahara occidental ayant été décolonisé en 1975 suite à un accord tripartite entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, la question ne relevait donc pas d’un processus de décolonisation. De plus, selon lui, le blocage de la mise en œuvre de la solution à ce conflit ne relevait pas du Maroc, pays ayant proposé une solution répondant aux intérêts de toutes les parties et soutenue par le Conseil de sécurité à travers toutes ses dernières résolutions.
- Dans une lettre adressée le 30 juillet 2024 au roi Mohammed VI, le président français Emmanuel Macron a affirmé que pour la France, le plan d’autonomie «constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Et de préciser de façon péremptoire que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine».
En somme, les deux puissances coloniales, l’Espagne et la France, qui connaissent le mieux le dossier et savent pertinemment les amputations territoriales dont a fait l’objet le Maroc, ne reconnaissent qu’une seule solution au conflit factice du Sahara: l’autonomie.
Enfin, aujourd’hui, à la fin de l’année en 2024, une centaine de pays soutiennent la solution marocaine de plan d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dont 14 pays de l’UE (Espagne, France, Portugal, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Hongrie, Roumanie, Slovaquie, République Tchèque, Chypre et Malte), et 28 consulats généraux sont ouverts à Laâyoune et Dakhla.