La direction du Polisario a entamé la nouvelle année en adressant une lettre incendiaire au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour lui demander sur un ton menaçant de fermer le poste-frontière d’El Guergarate qui relie le Maroc à la Mauritanie. Auparavant, le chef des séparatistes avait fait de son congrès une tribune pour menacer la Mauritanie, avec une arrogance jamais égalée. Brahim Ghali a ainsi vivement critiqué la neutralité de ce pays dans le conflit du Sahara, affirmant que «toute guerre dans la région ferait de la Mauritanie la plus grande victime». Des menaces qui ont suscité l’ire des Mauritaniens et poussé plusieurs activistes à dénoncer fermement les propos du chef du Polisario, tout en appelant les autorités à riposter fermement à ces provocations. «La Mauritanie n’est pas un cintre auquel on accroche les déceptions sécuritaires et diplomatiques subies par le Polisario», a d’ailleurs répliqué Habib Allah Ahmed.
De son côté, le rescapé des prisons polisariennes, Mohamed Yeslem Haidallah, avait auparavant exprimé le mécontentement grandissant, en Mauritanie, contre l’arrogance du Polisario. Dans une première lettre adressée à la commission nationale des droits de l’Homme en Mauritanie, Haidallah appelle à enquêter sur les charniers dans lesquels ont été enterrés les Mauritaniens victimes de la torture perpétrée par les milices du Polisario. La deuxième lettre a été envoyée aux partis politiques pour leur demander de ne pas répondre à l’invitation du Polisario pour assister à son congrès. «Acceptez-vous de vous asseoir à côté de Sidi Ahmed Al Batal, de Bachir Mustapha et de tous ceux qui se sont réjouis de l’exécution des Mauritaniens et ont dansé sur leurs corps?», a notamment écrit Haidallah dans cette correspondance.
Dans son édition du jeudi 2 janvier, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que, pour éluder la pression grandissante en Mauritanie, le chef du Polisario a réorienté ses menaces vers le secrétaire général de l’ONU, l’appelant à «prendre des mesures afin que les Nations Unies révisent leur façon d’appréhender le conflit au Sahara. Lors de son dernier congrès, le Polisario a décidé de réexaminer, dans sa globalité, sa participation au processus de paix devant l’inaction persistante du secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité. Une inaction qui empêche le Maroc de dicter ses conditions sur le processus de paix et sur le rôle des Nations Unies au Sahara».
Comble d’ironie, le séparatiste en chef, dont les milices violent constamment les résolutions du Conseil de sécurité, demande au patron de l’ONU de garantir avec fermeté le respect du cessez-le-feu et des accords militaires y afférents. La lettre de Ghali montre bien le degré de désespoir et d’amertume qui submerge ses milices, après plusieurs échecs diplomatiques tant au niveau de l’ONU qu’auprès de ses anciens alliés. Après avoir menacé directement la Mauritanie, le chef du Polisario, très affaibli, hausse le ton pour s’en prendre à l’ONU et au Maroc en s’adressant au secrétaire général des Nations Unies: «Il faut revenir à la situation qui prévalait le 6 septembre 1991, jour de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu. Ce qui nécessitera la fermeture immédiate de la brèche illégale que le Maroc a ouverte à partir de sa ceinture de défense dans la zone tampon, à El Guergarate».