Le PPS vent debout contre les défaillances de la politique du gouvernement Akhannouch

Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). (Y.Mannan/Le360)

Le 22/12/2024 à 16h14

VidéoLa 5ème édition du Comité central du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) s’est tenue ce dimanche 22 décembre à Rabat. À cette occasion, le parti a dénoncé ce qu’il considère comme des défaillances majeures du gouvernement en matière socio-économique, notamment sur la question épineuse du chômage.

Dans un rapport approuvé par un millier de congressistes réunis au siège de Hay Ryad, le Comité central du Parti du progrès et du socialisme (PPS), véritable parlement du parti, a critiqué la faiblesse du taux de croissance économique, lequel «oscille entre 1 et 3%». Le secrétaire général, Nabil Benabdellah, a présenté ce rapport en soulignant que plusieurs secteurs, tels que la santé, la couverture sociale et l’habitat, connaissent d’importantes difficultés.

Lors de son discours, Nabil Benabdellah s’est positionné comme un fervent défenseur des classes défavorisées, pointant l’incapacité de l’exécutif à résoudre la problématique du chômage, dont le taux s’élève à 13,7%. «La société marocaine est confrontée à la cherté de la vie sous ce gouvernement», a-t-il martelé. Le leader du PPS a, en outre, appelé ses partisans à «se préparer aux prochaines échéances électorales».

Le secrétaire général n’a pas hésité à critiquer le chef du gouvernement au sujet du projet de station de dessalement de Casablanca et d’un possible conflit d’intérêts. «Au départ, ce projet nous a été présenté comme étant indépendant de toute aide de l’État. Or, une fois classé +stratégique+, il devrait bénéficier d’un soutien financier de 30%», a-t-il déclaré. Il a ainsi exigé des «précisions» de la part du chef du gouvernement sur cette affaire, annonçant par ailleurs que son parti déposerait, dès la semaine suivante, une proposition de loi visant à interdire strictement les conflits d’intérêts.

Benabdellah a rappelé que l’article 36 de la Constitution stipule que les pouvoirs publics doivent prévenir et réprimer, conformément à la loi, toute forme de délinquance liée à l’activité des administrations et des organismes publics, à l’usage des fonds publics, ainsi qu’à la passation et à la gestion des marchés publics. Selon lui, ce gouvernement est devenu «impopulaire», accumulant des «défaillances politiques, sociales et en matière de communication».

Le rapport a également mis en lumière un manque de probité qui entacherait la scène politique. En réponse à cette situation, le leader du PPS a annoncé un programme d’activités visant à renforcer la présence du parti dans les régions. Il a insisté sur la nécessité d’élargir les rangs avec de jeunes militants et de déléguer davantage de responsabilités aux nouvelles recrues. Il a conclu son intervention en saluant la lutte pour la cause palestinienne.

Charafat Afilal, membre du PPS, a soutenu cette analyse, rappelant que la réunion du Comité central se tenait dans un contexte marqué par les «succès réalisés par la diplomatie marocaine sous la conduite du roi Mohammed VI» concernant la marocanité du Sahara. Sur le plan national, elle a également souligné «la détérioration» de la situation sociale qui accentue les défis pour le pays.

En somme, cette session du Comité central du PPS a mis en lumière des critiques sévères contre la politique gouvernementale, tout en appelant à des réformes structurelles pour répondre aux attentes des citoyens marocains.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 22/12/2024 à 16h14