Quelque 24 heures seulement avant le début de ce mois de ramadan, la police algérienne aurait saisi 1,6 million de capsules de psychotropes, dont 1,2 million à Alger et le reste dans trois autres wilayas (Annaba, Ouargla et Oran).
Bien qu’aucune des wilayas concernées par cette saisie ne soit frontalière avec le Maroc, le ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, a laissé entendre jeudi devant les députés algériens que cette cargaison proviendrait du Maroc, accusé de livrer une «guerre de la drogue» à l’Algérie.
Interpellé par un député sur l’absence de mesures gouvernementales en vue de lutter contre les fléaux du trafic de drogue et de sa consommation à large échelle en Algérie, où la toxicomanie gangrène le pays à vue d’œil, Brahim Merad a répondu que «tout le monde sait que l’Algérie est la cible de son voisin de l’ouest». Et d’ajouter, toujours sans nommer le Maroc mais en l’indiquant clairement, que «l’Algérie est ciblée par une guerre de la drogue de la part du voisin de l’ouest. Nous devons faire face par tous les moyens à cette guerre, qui cible particulièrement les jeunes, en faisant participer tous les secteurs, les institutions spécialisées et la société civile.»
Cette réponse toute faite et régulièrement ressassée par les dirigeants algériens n’a certainement pas convaincu les élus, qui n’ignorent pas que non seulement toutes les frontières maroco-algériennes sont hermétiquement fermées et constamment sous haute surveillance de part et d’autre, mais les psychotropes sont aussi une spécialité algérienne. Et qu’au contraire, c’est l’Algérie qui inonde les pays voisins avec cette drogue dure.
D’ailleurs, c’est bien à partir de l’extrême sud-est algérien, et plus exactement de la wilaya de Tamanrasset, que la récente cargaison de drogue saisie serait entrée en Algérie, comme l’a précisé la police algérienne, selon laquelle cette drogue a été produite «au Sahel» et convoyée par un baron de la drogue vivant en France et sous le coup «d’un mandat d’arrêt international».
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Si cette cargaison provient donc d’un «pays voisin», celui-ci ne peut être que le Mali ou le Niger, seuls pays frontaliers de la wilaya de Tamanrasset.
Malgré le non-sens de cette nouvelle accusation gratuite contre le Maroc, proférée par le ministre de l’Intérieur, la meute médiatique du régime algérien, qui sait parfaitement que les frontières entre les deux pays voisins sont cadenassées, s’est immédiatement mise à aboyer en chœur pour tenter de donner une once de véracité à cet autre mensonge d’Etat.
«Le franc-parler du ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Brahim Merad, n’est plus à démontrer ni à remettre en cause», écrit l’un de ces canards en vue de donner un minimum de crédibilité à ce ministre qui a, sans la moindre preuve, accusé «directement le Royaume du Maroc, sans le citer, d’être à l’origine de la propagation de la consommation de la drogue, sous toutes ses formes, en Algérie».
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Ce mensonge intervient quelques jours seulement après celui proféré par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, sur la chaîne qatarie Al Jazeera, lorsqu’il a accusé le Maroc d’être derrière l’enlèvement et l’assassinat de plusieurs diplomates algériens au Mali en 2012. Une accusation très grave dont on se demande aujourd’hui comment le régime algérien a pu oublier, un certain 24 août 2021, de la mettre en bonne place sur la liste des «actions hostiles» à travers lesquelles l’Algérie a maladroitement cherché à justifier la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc.
De plus, à suivre la vidéo des «aveux», titrée «La sûreté nationale fait avorter la plus grande tentative d’empoisonnement des Algériens à la veille du Ramadan» et diffusée à la télévision publique algérienne le 24 mars dernier, suite à l’arrestation des présumés coupables dans cette affaire de trafic de psychotropes, tous de nationalité algérienne, on a la forte conviction qu’il s’agit d’un nouveau feuilleton de la série du «Dahdouhisme» (faux aveux), l’une des grandes réalisations de «l’Algérie nouvelle».