Les as de la gaffe: Choubani sur les pas de Chabat et Mezouar

Lahbib Choubani.

Lahbib Choubani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le président de la région de Drâa-Tafilalet, El Habib Chaoubani, a fait un dérapage incontrôlé quand il a parlé des conséquences de la marginalisation des partis politiques. L’ex-ministre s’est référé, maladroitement, à la décennie noire en Algérie et aux conflits sociaux en France.

Le 03/02/2020 à 19h21

Mais quelle mouche a piqué le président de la région de Drâa-Tafilalet, El Habib Choubani, qui a évoqué l’expérience du pouvoir algérien en matière d’«atomisation des partis»? L’ex-ministre, qui traîne plusieurs casseroles, semble vouloir imiter son mentor, Abdelilah Benkirane, qui multiplie les sorties médiatiques à chaque fois qu’il se trouve en difficulté. Intervenant, dimanche dernier, dans le cadre d’un séminaire sur la «crise de la médiation et les pannes de l’institution partisane», Choubani a accusé le pouvoir algérien d’avoir «anéanti les partis et le système de médiation, provoquant ainsi une crise sociétale profonde». Une crise, précise-t-il, qui a entraîné une guerre civile des plus meurtrières pendant la décennie noire, suite à l’annulation des élections remportées par les islamistes.

Subtile corrélation, s'il en est, avec ses «frères» islamistes algériens, d’autant que Choubani est allé jusqu’à affirmer que c’est cette dévalorisation des partis politiques qui a été à l’origine du drame algérien. Il est clair que l’ex- ministre, qui s’est montré très enflammé face à la Chabiba du PJD, mettait ainsi en garde contre toute transposition de ce modèle au Maroc. Le ton du dirigeant islamiste, qui a également évoqué les conflits sociaux en France, était d’ailleurs menaçant. Les protestations des gilets jaunes et les grèves dans tous les secteurs, a-t-il martelé, sont les conséquences de «l’élection d’un président qui n’est pas issu d’un parti».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 4 février, que Choubani a toutefois, passé ce moment d’enthousiasme, essayé de tempérer ses propos. Il a ainsi souligné qu’il existait, aujourd’hui, des préoccupations au sein de la société marocaine et une demande pressante pour plus de libertés, de dignité et de droits socioéconomiques. Mais, poursuit-il, les moyens d’expression outrepassent parfois les convenances, voire les limites imposées par la loi. Choubani plaide donc pour le recours à la Constitution et exhorte l’Etat et les partis à privilégier la réconciliation en faisant de la négociation un mécanisme pour solutionner les conflits et les divergences.

Selon des sources proches du PJD, l’ex-ministre a été contraint de donner ces éclaircissements après les propos qu’il avait tenus lors de son intervention devant les séminaristes. Une sortie de route, poursuivent les mêmes sources, qui s’explique par la gêne que ressent Choubani face à l’émergence de plusieurs dossiers concernant sa gestion quand il était ministre chargé des relations avec le Parlement, ainsi que sa gestion en tant qu’actuel président de la région de Drâa-Tafilalet. L’ex-ministre était sous pression, notamment après la publication d’un rapport accablant de la Cour des comptes qui pointe sa façon de distribuer des indemnités à ses collaborateurs, en leur versant des espèces sonnantes et trébuchantes.

Par Hassan Benadad
Le 03/02/2020 à 19h21

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La Chine s'est hissée au rang de 2ème puissance économique dans le monde avec seulement UN SEUL parti politique. La déficience à l'égard de la représentativité politique est un peu partout constatée, voire exprimée. Ce n'est pas pour rien que l'on parle ces derniers temps d'une crise de toutes les démocraties dans le monde.

Je n'aime pas le bonhomme mais pourquoi être frileux des qu'il s'agit de l'Algérie dont même les dirigeants EN FONCTION ne trouvent aucune gêne à vomir sur le Maroc sans être remis à leur place.? Il faut arrêter d'être de bonne foi avec cette junte militaire d'Alger .

Il nous faudra encore quelques générations à venir pour que le premier devoir d'un élu soit l'intérêt général. c'est pour cette raison qu'il faut trouver le moyen d'éloigner notre jeunesse des partis actuels afin qu'elle ne soit pas contaminée. J'espère également que la mise en place ainsi que l'exécution du nouveau programme de développement ne soit pas confiées à un gouvernement quelconque, qui, comme chacun le sait, sera issu des partis politiques. Pour qu'il puisse être mené à bon port, il faut qu'il soit administré par une équipe d'hommes et de femmes choisis par le Roi. Au dessus des appartenances partisanes, ils seront, de ce fait, capables de mobiliser intelligemment les vraies forces vives du Royaume.

Ah ces polygames islamistes, la concentration (connerie) de leur bulbe est plutôt plus sur le sport matelas, mais dès qu'ils osent et souhaitent dire quelque chose de censé, là, la connerie prend le dessus...

Ils sont de lui pour le mettre à la porte ? ce voleur d'argent public qui roule avec des grosses berlines allemandes dans une commune de misérables.

Et dire qu'il a été ministre des relations avec le parlement. Il devait être très écouté.

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