Devant la commission de l’économie et des finances, issue de la Chambre des représentants, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a annoncé aux députés un soutien étatique de 5 milliards de dirhams au profit de l’ONEE dans le cadre de la rallonge budgétaire de l’Etat d’un montant total de 12 milliards de dirhams.
Plusieurs députés ont pris la parole pour interpeller l’Exécutif sur la crise endémique de cet établissement public. Pour ne reprendre les propos que d’un seul député, citons ceux de Hicham Mhajri du PAM. Celui-ci a expliqué que l’ONEE a besoin impérativement «d’une réforme structurelle», afin d’éviter de devoir lui injecter, de façon récurrente, des fonds pour pouvoir assurer l’électricité et l’eau aux citoyens.
«Nous ne pouvons pas continuer comme cela, a-t-il dit, ajoutant qu’il est temps d’établir un vrai diagnostic pour savoir pourquoi la production de l’électricité ne fonctionne pas, pourquoi le transport de cette énergie est défaillant et pourquoi la distribution et les investissements ne marchent pas», a martelé Hicham Mhajri, qui est, par ailleurs, président de la commission de l’intérieur issue de la Chambre des représentants.
«Il faut une réforme structurelle pour mettre fin à cet allaitement», a-t-il lancé face à un Fouzi Lekjaa, dont les propos avaient du mal à pouvoir convaincre l’assistance. «Nous avons accordé 5 milliards de dirhams pour éviter une hausse des prix de l’électricité et de l’eau et pour éponger une partie des 7 milliards de dirhams de dettes que compte l’Office qui se trouve actuellement incapable d’honorer ses factures impayées auprès des entreprises marocaines», a rétorqué le ministre. Cet établissement «n’a pas de trésorerie sachant qu’il paie maintenant deux fois plus cher les importations du charbon et du fuel pour fabriquer l’électricité», a ajouté le ministre.
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Outre les 5 milliards de dirhams octroyés à l’ONEE, le reste de la rallonge budgétaire alloué jeudi 6 octobre 2022 par le gouvernement à travers un décret prévoit de fournir également une aide supplémentaire de 2 milliards de soutien à la RAM, 2 autres milliards de dirhams au profit de la Caisse marocaine des retraites (CMR) en vue de préserver son équilibre et de continuer à assurer le paiement des pensions des fonctionnaires, 2 milliards de dirhams de plus pour le paiement des arriérés des enseignants et enfin 1 milliard de dirhams au titre des dépenses imprévues et dotations provisionnelles visant à couvrir les besoins urgents au cours du dernier trimestre 2022.
Fouzi Lekjaa a expliqué aux députés que cette rallonge budgétaire a été rendue possible grâce à des prélèvements obtenus de la TVA sur les produits pétroliers. Selon le ministre, les prix de tous les produits de première nécessité importés ont presque doublé (blé, pétrole, gaz butane, denrées alimentaires…). La compensation pour le blé s’est élevée à elle seule cette année à 10 milliards de dirhams, le dialogue social a coûté 4 milliards de dirhams, l’aide aux transporteurs professionnels a porté jusqu’ici 3,2 milliards de dirhams, a affirmé Fouzi Lekjaa.
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En dépit de ces efforts, les députés de l’opposition ont réclamé plus d’initiatives. Khadija Zoumi, députée de l’Istiqlal (majorité) s’est déclarée surprise par le fait que l’aide de 2 milliards de dirhams accordée à la promotion des enseignants n’ait atteint que ce niveau. «Mon syndicat continue à réclamer un total de 6 milliards de dirhams au titre de ce chapitre», a-t-elle affirmé.
Le député de l’USFP, Hassan Lachgar (opposition) a affirmé, de son côté, que son parti a pris note de cette rallonge, regrettant néanmoins que le pouvoir d’achat des citoyens reste toujours affecté par la hausse des hydrocarbures et d’autres produits.
Enfin, le président du groupe parlementaire du RNI (majorité), Mohamed Ghiat, a salué les efforts qu’entreprend le gouvernement qui, pour la première fois, s’adresse aux députés de la nation conformément à l’article 60 de la loi organique relative à la loi de finances (LOLF) pour expliquer les détails de la rallonge budgétaire. Le président du groupe du RNI a rappelé les propos du ministre du Budget selon lesquels les charges de la Caisse de compensation devraient atteindre un montant global de 40 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année 2022.