«Au regard du droit international, les exigences pour la reconnaissance du Sahara occidental /de la république arabe sahraouie démocratique ne sont pas remplies». C’est la principale recommandation émise par l’ambassadeur de Stockholm en Tunisie et en Libye, Fredrik Florén, dans son rapport d’examen de la politique suédoise concernant le Sahara.
Dans ce document, adopté par le gouvernement social-démocrate en fin de semaine dernière, l’ambassadeur suédois balaie ainsi d’un revers de main le projet controversé de «reconnaissance de la RASD» présenté en 2012 par le parti social-démocrate, et relancé après l’arrivée au pouvoir de ce même parti de gauche en 2014.
Une initiative qui, rappelez-vous, avait été affrontée en novembre dernier par une riposte vigoureuse de la part des autorités marocaines, couronnée par l’adoption en conseil de gouvernement de la décision de blocage du projet Ikéa dans la région de Casablanca, à Zénata.
En guise de réaction, Stockholm avait démenti toute intention de «reconnaître la RASD» précisant que la politique de la Suède concernant le Sahara faisait l’objet d’un travail d’évaluation.
Le rapport de Frederik Florèn, présenté en fin de semaine dernière, exclut ainsi de facto tout projet de reconnaissance de la «RASD». Et ce n’est pas tout. Le même document émet une deuxième recommandation, en l’occurrence «le soutien au processus engagé sous l’égide de l’ONU pour lequel le Secrétaire général de l’ONU a annoncé de nouvelles initiatives».
«Nous nous félicitons de voir le Secrétaire général des Nations Unies prendre maintenant de nouvelles initiatives dans le but de trouver une solution au conflit et nous apportons notre soutien le plus total au travail effectué par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross», a clarifié à ce sujet la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margott Walström.
Conformément à l’esprit et à la lettre du rapport de Frederik Florèn, la diplomatie suédoise s’engage ainsi à «intensifier son soutien au processus engagé par l’ONU pour trouver une solution au conflit qui soit juste et mutuellement acceptable».
Joignant le geste à la parole, Stockholm annonce un plan en plusieurs points visant à rapprocher les points de vue des parties au conflit. «Renforcement, dans le cadre de l’ONU, du travail effectué pour faciliter une solution négociée», «poursuite de notre engagement pour le respect du droit international », «une aide humanitaire accrue » (Ndlr : à la population de Tindouf)», «engagement pour établir des contacts de haut niveau avec les parties», «engagement pour promouvoir le dialogue entre les parties»… Telles sont les grandes lignes du plan suédois pour faire bouger les lignes du processus engagé en 2007 à Manhasset, sur la base de l’offre marocaine d’autonomie.
«Ce processus ne tirerait aucun bénéfice d'une reconnaissance. La situation au Sahara occidental diffère en outre de celle qui prévalait dans les états que la Suède a auparavant reconnus. Le gouvernement n'a donc pas l'intention de reconnaître le Sahara occidental et adhère, en conséquence, à l'appréciation de la question faite par les précédents gouvernements », précise la diplomate en chef au gouvernement de Stefan Löfven.
Margott Wallström a dit espérer, samedi 16 janvier, la reprise des échanges économiques et commerciaux entre le Maroc et la Suède.