Le premier dossier chaud auquel sera confronté le nouveau ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et de la culture, Saad Berrada, concerne l’éviction de «la vieille garde» qui sévit dans le ministère depuis des lustres. Plusieurs sources, qui sont très au fait des affaires de ce département, considèrent que le maintien de certains responsables, «soupçonnés de corruption», entravera toute réforme qui sera entreprise par le nouveau ministre, rapporte Assabah du mardi 29 octobre.
Selon les mêmes sources, «quelle que soit la détermination de Saad Berrada pour procéder à des réformes, il sera freiné dans son élan par des fonctionnaires véreux qui ont constitué un lobby difficile à infiltrer, sauf si la volonté du ministre est plus forte que les foyers de résistance».
On s’attend, d’ailleurs, à ce que le nouveau locataire du ministère de l’Éducation nationale ouvre les dossiers de corruption qui ont secoué ce département. En effet, les membres de la commission parlementaire de l’Éducation nationale avaient relevé des soupçons de manipulation de certains projets par des directeurs régionaux et provinciaux avec le soutien de «la vieille garde» à la direction centrale.
Les parlementaires, qui s’apprêtent à étudier le projet du budget du ministère de l’Éducation nationale pour l’année 2025, comptent «demander au nouveau ministre d’activer les mécanismes de la reddition des comptes et de les lier à la responsabilité, tout en déférant devant la justice les dossiers de corruption qui ont été pointés du doigt par l’inspection générale du ministère».
Par ailleurs, «des rapports ont révélé que plusieurs entreprises bénéficiaient d’un soutien particulier de la part de certains directeurs régionaux et provinciaux», souligne Assabah. «Ces sociétés privilégiées s’accaparaient tous les marchés publics concernant la construction des écoles, des lycées, des internats et des logements de fonctions. D’ailleurs, certains responsables du ministère, qui ont été impliqués dans des affaires de corruption, ont été déférés devant la justice, tandis que d’autres font l’objet d’enquêtes préliminaires», ajoute le journal.