La décision résonne comme une mise en demeure à l’adresse d’Alger, qui refuse toujours d’autoriser le recensement de la population de Tindouf, contrairement à la résolution 2285 qui a été adoptée fin avril dernier par le Conseil de sécurité. En guise de réaction, Alger s'est dite, par la voix de son ambassadeur à Washington, "profondément déçue" par cette décision qui «conditionne désormais toute aide américaine à l’inscription effective de l’Algérie dans l’opération de recensement des réfugiés sahraouis».
Dans une lettre, adressée au congrès américain, l’ambassadeur d’Alger à Washington, Majid Bouqarra, a exprimé la «profonde préoccupation» de son pays quant à cette décision qui "va amener le secrétaire d’Etat US à prendre les mesures nécessaires pour obtenir la collaboration d'Alger avec le Haut-commissariat aux réfugiés, HCR, dans l’opération de recensement des réfugiés sahraouis».
«Alger ne comprend pas ni n’accepte cette décision qui l’inclut dans un problème qui ne la regarde pas», a prétendu Alger, mettant en garde contre les "conséquences dangereuses" qui pourraient être induites par cette mesure, sans toutefois préciser la nature de ces conséquences.
L'allusion, à peine voilée, est ici faite à la possibilité qu'Alger revoie sa coopération avec Washington dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Une collaboration déjà mise en doute par les rapports des renseignements occidentaux, l'implication d'Alger dans l'activité terroriste dans la région sahélo-saharienne étant un secret de polichinelle.