Les jeunes des partis politiques se le tiendront pour dit. Dorénavant, pour accéder au Parlement, il faudra mouiller le maillot, descendre dans la rue, faire campagne et aller vers les électeurs. La liste nationale des «jeunes» de moins de 40 ans (30 sièges) vient d’être supprimée parce qu’elle est considérée comme non-constitutionnelle. Et ce contrairement à la liste des femmes, qui compte désormais 90 sièges et qui a été maintenue sous une forme régionale. Du coup, les jeunesses des partis sont en colère et en veulent à mort aux chefs de leurs partis, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 4 mars.
Les jeunes des partis parlent même d’un «complot ourdi par le ministère de l’intérieur et les chefs des partis» visant à leur interdire l’accès au Parlement. Notons que, lors des travaux de la commission de l'intérieur, l'amendement présenté par le PJD et l’Istiqlal pour le maintien de la liste des jeunes a, en effet, été rejeté par le gouvernement et les deux partis ont fini par le retirer. C’est donc acté. Le coup de force des jeunesses des partis n’a pas fonctionné. Elles avaient, en effet, menacé, souligne le quotidien, de boycotter les prochaines élections en guise de représailles si cette liste n’était pas maintenue ou, du moins, si un quota ne leur était pas réservé sur les listes régionales.
Bref, les jeunes voulaient une circonscription qui leur soit réservée exclusivement. Les chefs de partis et le ministère de l’intérieur, estiment-ils, savent très bien qu’ils n’ont pas assez d’argent pour faire campagne dans une circonscription normale et faire face aux notables et autres professionnels des élections. Ils accusent donc les deux parties de les priver de l’opportunité de siéger au Parlement et de priver l’institution législative d’une force de contrôle du gouvernement qui ne fait pas dans la demi-mesure. Par delà le Parlement, les jeunes craignent désormais d’être également écartés du futur gouvernement.
Les jeunesses estiment, note que le quotidien, avoir vu clairement dans le jeu des chefs de leurs formations. Ces derniers veulent un Parlement «docile», des élus qui ne posent pas de questions embarrassantes aux ministres. Aussi, ces jeunes ont-elles menacé de boycotter non seulement les élections, en refusant de se porter candidats, laissant la voie libre aux notables, mais également en s’abstenant de participer aux campagnes électorales de leurs formations. Comme ça, insistent-ils, les notables ne pourront plus compter que sur les membres de leurs familles et les gens qu’ils auront engagés pour faire leur campagne. Finalement, c’est le taux de participation qui en prendra un coup.