Le 20 août 1953, les autorités coloniales ont contraint SM Mohammed V, le Sultan légitime, ainsi que la Famille royale, à l’exil en Corse (puis à Madagascar à partir de 1954), dans le dessein d'asseoir l’autorité de Ben Arafa et d’estomper la virulence de la résistance nationale.
Mais c’était sans compter l’attachement indéfectible du peuple au glorieux Trône Alaouite, car, dès l’annonce de l’éviction du Souverain, les Marocains, désemparés, sont descendus par milliers dans toutes les régions du Royaume pour manifester leur refus ainsi que leur mécontentement quant à cette atteinte au symbole de leur unité.
Un soulèvement qui allait donner naissance aux premières étincelles d’une résistance qui aspire à s’émanciper du joug colonial.
Loin de réaliser l’effet escompté par ce tour de force, les autorités coloniales ont attisé la révolte d’un peuple fidèle et fermement attaché à son monarque et ont galvanisé l’ardeur de l’action anticoloniale qui s’est déclinée par une forte mobilisation de toutes les composantes du peuple marocain en faveur de la grandeur, de la souveraineté et de l’unité de la Nation, ainsi que du retour de SM Mohammed V.
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Pendant un peu plus de deux ans, le pays vivra au rythme d'actes de résistance, de grèves et de manifestations qui ont transformé en supplice la présence de l’occupant sur le sol du Royaume chérifien.
Prises à la gorge, les forces coloniales ont été contraintes, au bout de 28 mois, à mettre pavillon bas et à constater l'échec de leur entreprise. Il leur était désormais évident que rien ni personne ne pourrait mettre en péril la symbiose parfaite et les liens immarcescibles qui existent entre les Marocains et le Trône Alaouite.
C’est ainsi que le 16 novembre 1955, les revendications justes et légitimes à la fois du peuple et du Souverain ont fini par porter leurs fruits, scellant le retour triomphal du Sultan dans son pays. Un retour synonyme d’un avènement prochain de la libération et qui mènera, une année plus tard, à l’annonce de l'indépendance et du début du "grand Jihad", celui de l'édification d'un Maroc nouveau et moderne.
En effet, grâce à ce combat mené de concert entre le défunt Souverain, le mouvement national et le peuple, le Maroc a réussi à conférer un retentissement international à sa noble cause, sonnant ainsi le glas du colonialisme.
Cette épopée fut suivie par l'indépendance de certaines parties du territoire national, en l'occurrence la récupération de la région de Tarfaya en 1958 et de Sidi Ifni en 1969, le parachèvement de l'unité territoriale sous la conduite de feu SM Hassan II après l'organisation de la Marche verte en 1975 et la récupération de la province de Oued Eddahab le 14 août 1979.
Ce moment saillant de l’histoire du Royaume, dont les enseignements continuent à être retransmis aux nouvelles générations, témoigne du patriotisme des Marocains et des liens solides entre le trône et le peuple qui ont, de tout temps, servi de rempart face aux ennemies de la Nation et de levier pour relever les défis et répondre aux aspirations des Marocains.
Ces mêmes valeurs nobles de la défense de la Nation, de son amour et du sens du sacrifice, continuent d'incarner aujourd’hui le leitmotiv d’un Royaume résolument tourné vers la modernité, la consolidation de la démocratie et le développement.
Un ensemble de chantiers lancés sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI en vue d'édifier le Maroc moderne et d’accroître le rayonnement civilisationnel du Royaume, en tant que pays fortement attaché aux valeurs de paix, de fraternité, de solidarité et de tolérance.