Malgré les dernières décisions du ministère de l’Intérieur interdisant les cultures «hydrovores» dans certaines régions du sud, des organisations de la société civile et des parlementaires continuent de tirer la sonnette d’alarme sur la surexploitation des eaux souterraines.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 13 janvier, que les conséquences désastreuses de cet épuisement des ressources hydriques dans les oasis a poussé les habitants de cette région à protester à maintes reprises.
Dans ce contexte, le groupe parlementaire du PPS à la chambre des représentants a adressé une question écrite au ministre de l’Équipement et de l’eau, lui faisant savoir que «les habitants des oasis du sud se sont réjouis de la décision du gouvernement d’exclure les cultures très consommatrices d’eau de la subvention accordée aux projets de l’irrigation locale. Ils ont aussi loué les décisions des provinces de Tata et de Zagora d’interdire la culture du melon rouge et jaune afin de garantir leurs besoins en eau potable et en agriculture vivrière. Sauf que les oasis jouxtant les frontières territoriales de Tata sont devenues une nouvelle aubaine pour les investisseurs spécialisés dans cette agriculture».
Ces derniers, poursuit le groupe parlementaire du PPS, ont procédé à la location de vastes terres et ont commencé à les aménager pour planter du melon rouge dans les communes d’Affal Ighir, Tasrirt, Taghjijt et Aday. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que les parlementaires du PPS ont appelé le ministre de l’Equipement et de l’eau à prendre les mesures nécessaires pour interdire les cultures «hydrovores» dans toutes les régions arides et semi-arides.
Pour sa part, le groupe parlementaire du PAM a appelé le ministre de l’Intérieur à «mettre fin à l’exploitation des ressources hydriques causée par la culture du melon rouge et jaune dans la province de Guelmim. Un grand nombre d’oasis connaissent un gros déficit hydrique, une forte baisse du niveau de la nappe phréatique et un faible débit des sources d’eau existantes dans la province».
Les parlementaires PAMistes imputent ce déficit à la succession des années de sècheresse et à la rareté des précipitations. Mais, poursuivent-ils, le facteur qui a le plus aggravé la situation hydrique demeure la surexploitation des eaux souterraines pour irriguer les melons.