La majorité aura beau tenter de rassurer sur sa cohésion, à l’évocation de certains sujets, elle semble bien fragile. C’est le cas par exemple des questions liées à la législation des relations sexuelles consenties, l’avortement ou encore l’égalité dans l’héritage.
Dans son édition du vendredi 21 juillet, Al Akhbar rapporte que la dernière séance des questions orales au Parlement a montré à quel point des divergences importantes existent sur ces sujets entre les partis de la majorité. Les sources du journal expliquent que les groupes parlementaires de l’Istiqlal et du RNI ont exprimé leur «gêne» vis-à-vis des propos exprimés par Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du PAM concernant les amendements prévus pour le Code pénal et qui traitent de ces sujets.
En fait, Ouahbi a confirmé que ces amendements devraient aller dans le sens de la dépénalisation des relations sexuelles consenties, l’autorisation de l’avortement dans un cadre précis et l’encouragement de l’égalité dans l’héritage. Le quotidien souligne que cette sortie n’a pas été du goût des leaders de l’Istiqlal et du RNI qui se positionnent contre les changements que souhaite apporter le SG du PAM.
Toujours d’après la même source, la dernière séance parlementaire, dédiée à la discussion des mesures permettant de renforcer les compétences des femmes et la place de ces dernières dans les enjeux du développement, a été marquée par une altercation entre des députés de l’Istiqlal et le ministre de la Justice, ce dernier n’ayant pas vraiment apprécié les remarques qui lui ont été faites sur le sujet.
Les sources d’Al Akhbar rapportent qu’Abdellatif Ouahbi s’en est plaint à Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal. Or, le parti de la Balance semble déjà avoir une position claire sur les amendements que souhaite apporter le ministre de la Justice, puisqu’une précédente réunion de ses leaders a déjà tranché pour une opposition à tout changement qui pourrait toucher «aux fondements de la nation», même si cela devait amener le parti à quitter l’alliance gouvernementale.
Sur la position de l’Istiqlal, ajoute Al Akhbar, la députée Madiha Khyir s’est montrée on ne peut plus claire lors de sa prise de parole lors de cette session parlementaire. Elle a ainsi expliqué que son parti défendrait tout amendement ou changement réglementaire allant dans le sens du renforcement de la position de la femme dans la société, mais s’opposera toujours à l’utilisation de ces «dossiers» pour défendre un discours occidental dans notre société. Pour elle, il faut défendre l’identité marocaine bâtie depuis l’indépendance avec le concours des femmes.