«L’Arabie saoudite et son prince héritier s’affichent actuellement comme la principale puissance du monde arabe qui, avec ses moyens financiers et ses aspirations géopolitiques, peut tenter un processus d’assainissement politique en aidant la Syrie à se reconstruire et à se réconcilier avec elle-même après des guerres meurtrières», a affirmé Tajeddine El Houssaini en commentant les résultats du Sommet arabe dans un entretien avec Le360.
«Ce sommet constitue un pas positif vers la réconciliation dans cette région arabe du Moyen-Orient», a-t-il souligné en rappelant que l’Arabie saoudite a réussi à réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe, ce que l’Algérie «n’a pas pu réaliser».
La résolution de l’équation syrienne, dont la réconciliation en vue de Bachar Al Assad avec ses opposants, n’est pas la seule préoccupation du régime saoudien. L’Arabie saoudite veut s’attaquer aussi à la question du Liban, qui se bat sur les épineuses questions sociales et économiques, outre l’extrémisme religieux, estime l’expert en géopolitique.
Le règlement des conflits au Yémen et en Libye
Le prince héritier saoudien va également s’atteler au règlement des conflits au Yémen et en Libye, a poursuivi Tajeddine El Houssaini, précisant que les efforts de Mohamed Ben Salmane iront vers les deux parties belligérantes yéménites en invitant notamment les houthis à déposer les armes et à régler les différends par la voix pacifique avec le régime pro-saoudien de Sanaa.
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Les résolutions du 32ème Sommet arabe évoquent également le conflit en Libye. Selon Tajeddine El Houssaini, Ryad va s’appuyer sur les accords de Skhirat pour accélérer la mise en œuvre du dispositif électoral local. D’ailleurs, le sommet de Djeddah a salué le rôle que joue le Maroc dans le règlement de ce conflit.
«Si l’Arabie saoudite parvient à faire taire les armes dans ces régions chaudes du monde arabe, cela constituerait une performance jamais réalisée par un autre Etat arabe», a estimé Tajeddine El Houssaini avant de rappeler le rétablissement des relations entre Ryad et Téhéran et le rapprochement de l’Arabie saoudite avec la Turquie. «Il faut compter à l’avenir aussi sur l’Arabie saoudite par rapport à ses atouts économiques et financiers.»
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«Les pays arabes théâtres de conflits, dont le Soudan et la Palestine, peuvent compter sur les pétrodollars saoudiens pour réussir leur reconstruction», a poursuivi le politologue avant d’exprimer sa déception face à l’entêtement de l’Algérie dont la junte refuse la main tendue du Maroc pour assainir les relations bilatérales et dynamiser le processus de construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
Arrêter l’ingérence étrangère
D’autre part, le Sommet arabe a mis l’accent sur l’importance d’arrêter l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays arabes, et sur le refus total de soutenir la formation de groupes armés et de milices en dehors du cadre des institutions étatiques, notant que les conflits militaires internes empêchent la réalisation des aspirations des États et des peuples.
Dans le même sillage, il a affirmé que le développement durable, la sécurité, la stabilité et la paix sont des droits inhérents du citoyen arabe, qui seraient instaurés via des efforts intensifiés et intégrés, luttant fermement et au plus haut niveau contre le crime et la corruption et mobilisant les énergies et les capacités de nature à créer un avenir à même de servir de renfort à la sécurité et à la stabilité dans la région.