Liesl Louw-Vaudran, experte à l’Institut des études sécuritaires (ISS, basé à Pretoria/Afrique du Sud), qui a animé la conférence, a fait la lumière sur la présence de plus en plus importante du Maroc dans le continent africain. Elle a rappelé, dans ce contexte, les accords et les conventions de coopération conclus par le Maroc avec plusieurs pays africains, à l’occasion des visites effectuées par le roi Mohammed VI dans de nombreux Etats du continent.
Cette ouverture sur l’Afrique, qui s’est déployée depuis les années 2000, a eu comme effet de propulser le Maroc au rang des premiers investisseurs dans le continent africain, une place consolidée par la grande valeur ajoutée apportée par le Maroc aux efforts d’intégration économique en Afrique sur la base d’un partenariat sud-sud d’égal à égal, a-t-elle dit.
Liesl Louw-Vaudran, qui figure parmi les grands experts des questions africaines, a souligné que partant de la solide base économique dont jouit le Maroc, le retour du royaume au sein de l’UA, scellé lors du 28e sommet tenu en janvier 2017 à Addis-Abeba, lui offre l’occasion de jouer un rôle très bénéfique en faveur de l’organisation panafricaine.
En premier lieu, le Maroc devra désormais rejoindre le rang des plus grands contributeurs au budget de l’organisation, un développement hautement salutaire qui devra renforcer l’indépendance financière de l’UA, l’un des projets phares de l’Union. Il s’agit d’une question cruciale pour l’organisation, qui aspire à consolider son efficacité en tant qu’organisation régionale, a-t-elle dit.
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Lors de la conférence, marquée par la présence de diplomates africains et occidentaux, Louw-Vaudran a également souligné que le Maroc a un rôle tout aussi important sur les plans politique et sécuritaire, notamment au sein du Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’UA. Il s’agit, selon elle, de l’un des organes décisionnels les plus importants de l’organisation.
Conférer plus d’efficacité au CPS
Le Maroc, pays qui a réalisé d’importants progrès politiques et démocratiques et qui est engagé depuis son indépendance dans des opérations de maintien de la paix en Afrique, est bien positionné pour apporter une importante contribution à l’action du Conseil en lui conférant davantage d’efficacité, a souligné Liesl Louw-Vaudran.
«L’entrée du Maroc au sein de ce Conseil devra, d’un autre côté, offrir au royaume l’opportunité de contribuer d’une manière plus importante au règlement des conflits en Afrique et de présenter son point de vue au sujet de plusieurs questions importantes», a expliqué l’experte sud-africaine.
L’élection des nouveaux membres du Conseil sera l’une des questions les plus importantes à l’ordre du jour du 30e sommet de l’UA.
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Dix nouveaux membres seront ainsi élus pour un mandat de deux ans au sein de cette instance composée de 15 membres.
Dans une récente analyse du fonctionnement du CPS, l’ISS souligne que cette instance offre «une plateforme vitale aux pays membres de l’UA pour défendre leur politique étrangères dans les domaines clefs de la paix et de la sécurité».
Outre les dix pays membres élus au sein du CPS pour un mandat de deux ans, cinq autres membres sont élus pour un mandat de trois ans conformément au protocole du Conseil, et ce dans le but d’assurer la continuité des activités de cet organisme.
Le 31 mars prochain devra marquer la fin du mandat de l’Algérie, du Botswana, du Burundi, de Tchad, du Niger, du Rwanda, de Sierra Leone, de l’Afrique du Sud, du Togo et de l’Ouganda. Ces pays, qui auront accompli un mandat de deux ans, peuvent se présenter pour un deuxième mandat de la même durée.
La République démocratique du Congo, l’Egypte, le Kenya, le Nigeria et la Zambie verront, quant à eux, leur mandat de trois ans arriver à échéance le 31 mars 2019. Les membres du CPS sont élus sur la base d’une représentation régionale équitable.