Loi-cadre sur l’enseignement: le PJD lâché par les siens

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Revue de presseKiosque360. Décidément même approuvée, la loi-cadre sur l’enseignement continue de faire des vagues. Le PJD, qui a fini par céder à la pression de ses pairs dans la majorité, est aujourd’hui sous le feu nourri des critiques de ses militants et de ses organes parallèles, le MUR et l’UNMT.

Le 31/03/2019 à 21h02

Les concessions faites par le PJD à ses pairs dans l’adoption de la loi-cadre sur l’enseignement, notamment sur le volet des langues étrangères, a suscité un tollé général au sein de ses membres et de ses organes parallèles.

Le Mouvement Unité et Réforme (MUR), l’aile idéologique du parti, ainsi que l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), le syndicat qui lui est affilié, se sont fendus de communiqués incendiaires qui refusent cet accord. Le MUR a exprimé son rejet total de toutes «les décisions qui portent atteinte à la langue arabe en tant que langue essentielle de l’enseignement à côté de la langue amazighe».

Le communiqué dénonce «l’adoption des langues étrangères comme langues d’enseignement et ce contrairement à la réalité des données sur le terrain et aux expériences mondiales qui ont démontré que l’enseignement le plus efficace se trouve dans les pays qui se sont basés sur leur langue nationale». Après la réunion de son bureau exécutif, l’aile idéologique du PJD a appelé «à une véritable ouverture sur l’apprentissage des langues les plus utilisées dans le monde en fournissant les moyens financiers, pédagogiques et humains nécessaires».

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 1er avril, que le MUR a demandé aux «groupes parlementaires et aux partis politiques représentés au Parlement d’assumer leur responsabilité historique en respectant leur engagement envers la constitution du pays qui donne une place privilégiée aux langues arabe et amazighe».

Le bureau politique a affirmé qu’il a discuté de l’accord qui prône la mise en œuvre d’une «alternance linguistique pour enseigner certaines matières, notamment scientifiques et techniques par l’une des langues étrangères». Le MUR considère que ce choix constitue «un recul dans le respect des constantes nationales inscrites dans la constitution qui a été approuvée par les Marocains. Un choix qui pourrait hypothéquer l’avenir des générations montantes».

De son côté, l’UNMT, l’aile syndicale du PJD, n’a pas hésité à rejeter l’accord sur la loi-cadre relative à l’enseignement. La Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement qui lui est affiliée a exprimé son «refus de la francisation de l’enseignement aux dépens des langues officielles nationales au lieu de s’ouvrir sur les langues étrangères prônées par la «Vision».

Le syndicat réfute par ailleurs «la tentative de créer la confusion au sein de l’opinion publique entre les langues d’enseignement et l’enseignement des langues. Une attitude considérée comme une atteinte à la constitution et à l’identité et aux droits des Marocains».

La fédération a appelé «toutes les composantes de l’institution législative à défendre l’identité nationale et la constitution du royaume. Il faut protéger la loi-cadre en refusant la francisation de l’enseignement, l’atteinte à sa gratuité et le rejet de la contractualisation comme mode de recrutement dans ce secteur stratégique».

Par Hassan Benadad
Le 31/03/2019 à 21h02