Les députés de l’opposition ont vivement critiqué le programme du gouvernement en émettant des doutes sur la capacité de l’Exécutif à créer 1 million d’emplois durant les cinq années à venir.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 15 octobre, que lors de la séance tenue mercredi à la chambre des représentants, toutes les composantes de l’opposition se sont accordées à dire que le programme du gouvernement ne détaille pas suffisamment les moyens de financement et les délais de réalisation des projets. La députée de la Fédération de gauche, Fatima Tamini, a affirmé que la déclaration gouvernementale comporte des chiffres et des projets sans préciser les moyens de leur réalisation.
La parlementaire, qui relève des contradictions dans les chiffres, déclare que la promesse de créer un million d’emplois demeure une utopie si ses mécanismes et ses secteurs ne sont pas définis. D’autant, ajoute-t-elle, que le taux de croissance prévu ne dépasse pas 4%, sachant qu’un point de croissance ne génère que 26.000 emplois, soit à peine 520.000 emplois en cinq ans. Il y a anguille sous roche, précise-t-elle, surtout lorsqu’on sait que l’objectif d’augmenter l’activité des femmes de 20 à 30% équivaut à une augmentation du nombre de femmes actives de l’ordre de 1.400.000 en cinq ans. Ce qui contraste avec le premier objectif, à moins que le million d’emplois prévu ne se limite à la seule gente féminine, conclut Fatima Tamini.
Le quotidien Al Massae rapporte que le député Rachid Hammouni du PPS a, lui aussi, émis des doutes sur la capacité du gouvernement à créer 1 million d’emplois en tablant sur un taux de croissance annuel de 4%. Il a du coup mis en garde l’Exécutif sur la non-tenue de ses promesses qui, dit-il, risque de coûter cher au pays et ébranler la confiance des citoyens dans les élites, les institutions, la politique et les partis.
Le député Abdallah Bouanou du PJD a, comme ses collègues de l’opposition, affirmé que le taux de croissance de 4% ne créera pas un million d’emplois en cinq ans car, dit-il, il faut réaliser 7% de croissance pour atteindre cet objectif.
Le représentant de l’USFP, Abderrahim Chahid, a exprimé les mêmes doutes sur la création d’emplois en précisant que le programme du gouvernement reste une déclaration d’intentions qui ne précise ni les mécanismes de réalisation des projets, ni leur calendrier durant le mandat de cinq ans.