Mais qui en veut finalement à Maâti Monjib? Décidément, l’historien qui a des comptes à rendre à la Justice pour réception de subventions indûment versées sur son compte personnel ainsi que celui de son épouse et sa sœur, voit des ennemis partout!
Passé l’épisode de sa cavalcade contre le régime qu’il accuse d’inventer un procès «politique» contre lui et ses six co-accusés, poursuivis pour escroquerie et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, criant sur tous les toits, et sous le regard malicieux d’ONG étrangères se découvrant cette curieuse vocation de «justiciers» à la place de la Justice, à une violation des droits de l’Homme, le voilà décocher ses flèches à l’endroit de Le360 qu’il accuse de faire le jeu de la police!
Dans un communiqué, distribué à tout vent et surtout à grand roulement de tambour par le comité de soutien à Maâti Monjib, il est prétendu que «le régime marocain a utilisé tous les moyens pour tenter d’écorner la réputation des six co-accusés de Monjib en se servant de médias proches de la police politique»!
Circulez, il n’y a rien à voir. A part l’essentiel, qui n’est surtout pas là où le fan club de monsieur Monjib veut le voir ou le faire voir. Car, que disait finalement Le360 dans les articles consacrés à l’éminentissime Monjib?
Revenons donc à l’essentiel et collons aux faits. Ce que le comité de soutien de Monjib a oublié de dire ne se rapporte ni à son statut, vrai ou supposé, de militant des droits de l’Homme, ni à celui d’historien dont il excipe à grand bruit de castagnettes. Ce que ce comité a volontairement oublié de signaler, ne serait-ce que pour dédouaner l’intéressé, c’est que Monjib a fait l’objet dans Le360 d’articles relevant des faits divers ou de la chronique judiciaire.
Nous avons effectivement parlé des transactions vraisemblablement frauduleuses qui lui ont permis de faire main basse, avec la complicité de membres de sa famille, sur, -excusez du peu !- 2,4 millions DH alloués par des parties extérieures à titre d’aides au Centre Ibn Roch pour les études et la communication, dont il détenait les rênes mais qui n’est en vérité qu’une SARL (société à responsabilité limitée).
Le statut de ce centre, «vendu» partout comme une association qui promeut la culture de la démocratie et des droits de l’Homme, est celui d’une entité commerciale où Maâti Monjib et sa sœur détiennent la totalité des parts.
Il s’agirait, comme l’établit le chef d’accusation, d’un acte d’escroquerie destiné à enrichir son patrimoine personnel mais que son auteur a tenté de passer sous silence, au mépris de l’exigence de vérité qu’il doit en tant qu’historien nécessairement faire sienne. Confronté à ce forfait, lors des interrogatoires de la police, menés sous la supervision du Parquet, l’intéressé n’a rien voulu entendre.
Plus encore, il s’est lancé dans une entreprise de diversion en se présentant comme une victime de violations au fond surréalistes invoquant, à la faveur de sa phraséologie parano marinée de complotite, un acharnement de la part de ce qu’il appelle «la police politique» qu’il est d’ailleurs le seul (avec son comité de soutien) ou presque à voir dans le Maroc d’aujourd’hui.
Concernant l’essentiel, Monjib s’est muré dans le silence. Il refuse de s’expliquer sur le pourquoi avoir puisé dans le compte d’un centre de l’argent pour le transférer dans les comptes familiaux et l’utiliser à des fins personnelles. C’est cette explication que le public attend. C’est sur ce fait très précis (détournement de 240 millions de centimes) que la justice va se prononcer. Le reste, n’est que puérile tentative de diversion pour faire du bruit là où il y a une affaire de détournement de fonds.
Si Maâti Monjib veut s’expliquer dans Le360 sur les raisons qui l’ont poussé à puiser abondamment dans le compte d’un centre et dans quelles circonstances contraignantes il a cédé à la tentation de l’argent, nous lui ouvrons toutes grandes nos portes. Il peut s’exprimer sous la forme qui lui plaît (vidéo, sonore), et nous donnerons à voir et à entendre ses propos pour éclairer l’opinion publique. A la seule condition qu’il s’exprime sur l’argent qui a transité du compte du Centre Ibn Rochd sur le sien propre et sur ceux de ses proches et non pas sur cette prétendue campagne d’acharnement dont il ferait l’objet au motif qu’il serait incorruptible, imperméable à tentation de l’argent, et qu’il mènerait un combat jusqu’au-boutiste contre les «travers» du régime.