Le procureur du Roi près du tribunal de première instance de Rabat a déclaré, mercredi, que l’enquête préliminaire menée avec Maâti Monjib et certains membres de sa famille concerne des faits avérés de blanchiment d’argent.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 9 octobre, que le parquet a reçu une saisine de l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF). Laquelle saisine comporte un inventaire de plusieurs transferts de fonds importants ainsi qu’une liste des biens immobiliers faisant l’objet de soupçons car ils ne correspondent pas aux revenus réguliers déclarés par Maâti Monjib et les membres de sa famille. Du coup, le parquet a chargé la BNPJ de mener une enquête préliminaire sur les origines des biens immobiliers et la nature des transactions ainsi que les transferts de fonds effectués par Monjib et compagnie. Malgré les multiples tentatives d’empêcher la BNPJ de terminer ses investigations sur ce dossier, l’enquête a suivi son cours avec professionnalisme et dans le respect des lois.
Les conclusions des enquêteurs ont été on ne peut plus claires sur le caractère criminel de l’affaire Monjib qui a exploité son centre «Ibn Rochd» pour atteindre des objectifs qui n’ont rien à voir ni avec l’histoire, ni avec les droits de l’homme. Les investigations ont, en effet, montré que les organisations internationales «Free press unlimited», «Codowment national» et «International support media» ont constitué avec des personnes marocaines, physiques et morales, un partenariat transnational avec des objectifs politiques visant à ébranler la stabilité du Maroc et à ternir l’image de ses institutions.
Ce «partenariat» financé par les associations précitées était destiné à organiser une large campagne visant la déstabilisation du royaume en enrôlant des jeunes égarés. Ces derniers ont été financés et formés à la technique de renseignement «story maker» présenté sous couvert d’un soi-disant «journalisme d’investigation». Mais l’objectif essentiel de cette technique était de fournir des informations sensibles aux services de renseignement étrangers qui coiffent les associations précitées.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que ce pseudo journalisme d’investigation, qui sert à financer des jeunes et leur offre des smartphones, était concentré sur les seuls sujets qui pourraient nuire à l’image du royaume tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un complot sordide qui se cache derrière des valeurs devenues monnayables telles la démocratie, les droits de l’homme et la liberté d’expression.
C’est cette menace qui a poussé la BNPJ à ouvrir une enquête sur ce dossier dans le strict respect des lois marocaines. Il est vrai que les mis en cause ont voulu donner un caractère politique à des faits criminels mais l’enquête, menée d’une manière professionnelle, a montré preuves matérielles à l’appui que les dénommés Hicham Khribchi, Abdessamad Ait Aicha et Hicham Mansouri sont autant impliqués dans cette affaire que leur chef de file Maâti Monjib.
Malgré une campagne nationale et internationale visant à empêcher les pouvoirs publics d’enquêter sur le financement illégal de ce centre à but lucratif, Monjib et ses compères ont compris que la machine judiciaire ne reviendrait pas en arrière. Le directeur de la société à but lucratif a alors convaincu ses affidés, via leurs parents, de quitter le Maroc non pas pour les sauver d’une injustice mais pour sauver sa peau car ils risquaient de tout déballer sur ses actes criminels. Et comme par magie, les délinquants qui ont fui la justice vers l’étranger sont rapidement devenus des exilés politiques qui symbolisent la liberté d’expression contre un «régime autoritaire».
Ceci étant, avant de prendre la poudre d’escampette, Hicham Khribchi avait déclaré que le contrat qui liait le centre «Ibn Rochd» à l’organisation néerlandaise stipulait que le bénéficiaire de l’aide financière doit être une association à but non lucratif et sans affiliation politique. Or le centre précité est une société à responsabilité limitée enregistrée dans le registre commercial sous le nom de «centre Ibn Rochd d’études et de communication» dont les orientations politiques sont connues.
Normal que Maâti Monjib ait eu recours à la grève de la faim pour transformer son crime de blanchiment d’argent en une affaire de liberté d’expression. Normal aussi que l’organisation «Free press unlimited» ait payé les honoraires de l’avocat Abdelaziz Nouidi qui défend Monjib puisque ce dernier sert ses intérêts inavoués. Normal surtout que Monjib ait gardé le silence quand les enquêteurs lui ont demandé la situation juridique de son centre, les sources de son financement, les quatre comptes bancaires personnels qu’il détient, le transfert des fonds du centre vers les comptes de sa femme et sa sœur, ainsi que bien d’autres questions compromettantes.