Rien ne va plus entre le PJD et l’USFP, tous deux membres de la majorité gouvernementale. Le différend qui oppose les deux formations a comme toile de fond, cette fois, le projet de loi portant amendement du code pénal, bloqué au Parlement depuis plus de quatre ans. L’USFP est sorti de ses gonds suite à un article attribué au PJD et l’accusant de «lancer des campagnes hystériques à grands coups de surenchères politiques pour dénigrer ses partenaires», rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 2 mars.
Cette réaction attribuée au PJD intervient, poursuit le quotidien, après les déclarations, jugées sans précédent, du ministre de la Justice à propos du projet de loi en question, notamment de ses nouvelles dispositions relatives à l’enrichissement illicite. Mohamed Benabdelkader, le ministre socialiste de la Justice, avait ainsi accusé le PJD, quelque temps auparavant, de «tenter de dénigrer ses partenaires de la majorité, en les mettant dans une situation douteuse». Certaines parties veulent faire de ce projet de loi «un grand piège», a encore souligné le ministre.
Certains «populistes», poursuit le ministre, essaient de tirer profit de la divergence d’opinions autour de ce sujet d’enrichissement illicite pour «gagner des voix électorales». Plus encore, l’USFP, à travers un article publié sur son organe de presse, a accusé le PJD d’avoir la fâcheuse habitude de renoncer, à la dernière minute, à ses engagements envers les autres formations de la majorité. C’était notamment le cas, précise le quotidien en citant l’organe de presse de l’USFP, lors du dépôt des amendements du projet de loi-cadre relatif au système de l’éducation et de la formation. Le PJD a suscité des polémiques marginales pour en tirer un profit électoral.
C’est également le cas aujourd’hui, le PJD ayant subitement décidé de se défaire de ses engagements envers la coalition gouvernementale en retirant sa signature de l’amendement commun présenté, au nom de la majorité, pour l’article relatif à l’enrichissement illicite. Le parti a d’ailleurs fini par présenter son propre amendement. «Nous sommes là devant un putsch grossier du groupe parlementaire du PJD contre le reste de la majorité», est-il notamment souligné dans l’article publié par Al Ittihad Al Ichtiraki et repris pas Al Massae. C’est un coup bas qui va à l'encontre des règles de l’éthique politique, poursuit la même source.
Autant dire que l’USFP n’a pas ménagé son allié. Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé à lui rendre la monnaie de sa pièce en évoquant, notamment, le rôle qu’aurait joué le parti socialiste dans le fameux «blocage», au lendemain des élections législatives de 2016.