«La majorité vient de subir un choc politique», commente le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 19 et 20 avril. Citant des sources bien informées, le quotidien affirme que lors des dernières séances des questions orales au Parlement, les membres des deux groupes parlementaires de l’Istiqlal ont vivement attaqué les ministres du RNI et du PAM, «tout en traitant avec beaucoup de courtoisie les ministres de l’Istiqlal».
Selon les mêmes sources, poursuit le quotidien, «l’équipe de l’Istiqlal s’est récemment rapprochée des rangs de l’opposition pour critiquer les membres du gouvernement, provoquant ainsi le mécontentement des autres composantes de la majorité». Les membres de la coalition gouvernementale, affirme Assabah, «ont protesté». Les parlementaires de la majorité «étaient furieux», assistant également à «des applaudissements chaleureux» de certains députés de l’Istiqlal pendant les attaques contre des ministres du PAM et du RNI.
Certains parlementaires de la majorité, en quittant la grande salle, ont d’ailleurs laissé entendre, dans les couloirs du Parlement, «qu’ils se plaindraient de ce comportement, non pas auprès de Nizar Baraka, secrétaire général du parti, qui n’a pas réussi à discipliner ses députés, mais auprès Aziz Akhannouch, chef de la majorité et du gouvernement, pour violation de la charte de la majorité».
Dans les faits, relate le quotidien, certains élus de l’Istiqlal, trois en particulier, ont vivement critiqué Mehdi Bensaïd, ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, Zakia Driouich, secrétaire d’État à la Pêche maritime, et Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques.
Les groupes de la majorité ont noté un contraste: alors que les députés de l’Istiqlal à la Chambre des représentants ont vivement critiqué les ministres du PAM et du RNI, leurs collègues à la Chambre des conseillers ont traité avec courtoisie Nizar Baraka et Abdeljabbar Rachidi, ministres issus de l’Istiqlal.
D’après le quotidien, dans une intervention enflammée, un député istiqlalien a attaqué Zakia Driouich, «affirmant qu’elle n’a rien fait, qu’elle a éteint son téléphone et refusé de communiquer avec les représentants des marins-pêcheurs et les élus». Il a défié la ministre d’appliquer son programme à ce qu’il désigne des «crocodiles des haute mer», plutôt qu’aux catégories vulnérables qui attendaient ses solutions sur le terrain.
Un autre parlementaire du même parti a critiqué le ministre Bensaïd, pointant du doigt «le coût des conséquences des fermetures des maisons de jeunes sur la situation de la jeunesse, qui augmente le niveau de la criminalité». Il a conclu son intervention soutenant que «les discours sur la prise en charge des jeunes n’ont aucun impact concret», ce qui lui a valu des applaudissements chaleureux de la part de députés de l’Istiqlal.
Un autre élu istiqlalien a demandé au ministre Karim Zidane de «créer des opportunités d’emploi dans les régions frontalières, notamment dans la région de Tanger-Tétouan, et en particulier à Fnideq et M’diq, où la situation des citoyens est déplorable en raison de l’absence d’opportunités d’emploi». Et ce, note le quotidien, bien que ses critiques aient été moins virulentes.
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