La visite est aussi riche en événements et rencontres que chargée d’annonces. Il s’agit du déplacement effectué du 1er au 3 mars par le commissaire européen chargé du Voisinage et de l’Élargissement, Olivér Várhelyi, marqué notamment par la signature de cinq programmes de coopération totalisant 5,5 milliards de dirhams destinés aux grands chantiers de réforme du Royaume. Comptez le renforcement de la protection sociale, l’appui à la transition verte, l’appui à la réforme de l’administration publique, l’appui à la gestion des migrations et l’appui au renforcement de l’inclusion financière. Cette visite succède à celle du Chancelier fédéral autrichien au Royaume, à la tête d’une importante délégation de son pays, et qui a exprimé le soutien marqué de l’Autriche au plan d’autonomie comme base de solution au différend sur le Sahara.
Sur le terrain, ces annonces et actions concrètes sont autant de preuves de la confiance que placent les institutions européennes dans le modèle marocain. Le constat est que jamais les relations entre le Royaume du Maroc et l’Europe n’ont été aussi fortes et diversifiées, donnant lieu à des accords de coopération ambitieux à tous les niveaux.
D’aucuns y voient un écart entre la manière qu’ont l’Union européenne et la majorité des pays la composant de percevoir le Maroc -en tant que pays allié et solide partenaire tourné vers l’avenir avec lequel des engagements bénéfiques sont pris- et les gesticulations de certaines parties, notamment au niveau du Parlement européen, qui tirent à boulets rouges sur tout ce qui concerne de près ou de loin le Royaume. Et tous les coups sont permis.
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«Mais que l’on ne s’y méprenne pas. La politique étrangère de l’UE, c’est le haut représentant de la Commission européenne pour les Affaires extérieures et la Politique de sécurité, et le commissariat européen chargé du Voisinage et de l’Élargissement qui les définissent. Le Parlement européen, qui s’agite ces temps-ci contre le Maroc, agit en dehors de ses attributions, à savoir légiférer sur des affaires engageant les pays membres», explique Abdelfettah Naoum, juriste et spécialiste en relations internationales. Pour lui, cette confusion apparente fait partie de l’ADN de l’UE, toujours en panne d’une identité géostratégique. «En s’activant sur certains dossiers, la France veut être le pays qui incarne cette identité», explique-t-il.
En attendant, l’Europe des institutions -qui apprécie le Maroc, sa stabilité, son évolution et le rôle essentiel qu’il joue à l’échelle régionale et internationale- le dispute à une certaine Europe, celle des tropismes, des idéologies, de l’intrigue et des coups bas, notamment au sein du Parlement européen. Une donne qui reflète, comme le résume Lahcen Haddad, député et président de la Commission parlementaire mixte maroco-européenne, une vision occidentale condescendante, qui confine au néocolonialisme. Or, «sans prendre en compte nos intérêts, le Parlement européen ne peut prétendre à des relations avec le Maroc», déclarait-il à Le360.
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Cette approche ne concerne à l’évidence que quelques parties et pays d’Europe qui voient d’un mauvais œil la vitalité et la bonne santé des relations Maroc-Europe, mais sans pour autant se montrer au grand jour. Et encore moins peser sur les (vraies) décisions émanant des institutions européennes, notamment son Exécutif. «Les actes, tels que la résolution hostile au Maroc adoptée au Parlement européen ou encore les décisions rendues par la Cour européenne de justice contre l’accord de pêche avec le Maroc, nuisent d’abord à la crédibilité de l’Europe. C’est du parasitage qui, tout en étant dépourvu d’un quelconque effet juridique, compromet d’abord l’UE et ses relations avec ses partenaires», souligne Abdelfettah Naoum.
Côté marocain, il y a les positions mais il y a surtout les faits. La visite du commissaire européen au Voisinage renseigne à ce titre sur la place de choix qu’occupe le Maroc vis-à-vis de l’Europe, une place qui contraste avec des pays du voisinage immédiat en proie aux tumultes, aux crises institutionnelles et aux soubresauts. Cette visite conforte aussi le Maroc comme pays qui avance et comme acteur majeur de paix et de stabilité. Les inimitiés, attaques et autres estocades incessantes de la part de certains pays européens, qui ont du mal à admettre le leadership du Maroc en Afrique du Nord et sur le continent africain, n’y changeront rien.