A Marrakech, tout le monde dit Hay El Mellah pour désigner cette importante partie du patrimoine immatériel de la ville ocre qui a bénéficié d’une grande opération de requalification dotée d’un budget de 194 millions de dirhams. Le souverain accorde une attention particulière à cette opération et c’est dans ce sens qu’il s’est rendu mercredi dernier à Hay El Mellah où il a reçu un accueil des plus chaleureux de la part de la communauté juive de Marrakech.
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Les représentants de la communauté juive ont demandé au souverain d’accéder à leur requête relative au rétablissement du nom ancien du Mellah ainsi qu’aux noms anciens des rues de ce quartier. Le roi a décidé de répondre favorablement à la requête des Marocains de confession juive.
Néanmoins, la visite sur les lieux du souverain n’a strictement rien à voir avec le changement de la dénomination de ce quartier historique. En effet, il faut remonter aux années 1990 et éplucher les archives des PV de la commune pour découvrir que l’appellation «Hay Essalam» date de cette époque. Une époque où le parti de l’Istiqlal présidait la mairie de la ville ocre et y faisait la pluie et le beau temps.
Selon la Charte communale, avec ses différents amendements, il est du ressort du conseil municipal, après délibération, de rebaptiser les grandes artères comme les ruelles. Du coup, si les Marrakchis, juifs comme musulmans, qui habitent ce quartier continuent à dire «Hay El Mellah», les habitants ont sur leurs documents administratifs la mention «Hay Essalam». Une appellation malheureuse qui tend à effacer le caractère à la fois culturel et identitaire du Mellah de Marrakech, l’un des foyers les plus remarquables de la contribution des juifs au patrimoine amazigho-judaïco-arabe des Marocains.
L’actualité politique liée aux propos irresponsables du SG de l’Istiqlal sur la Mauritanie déteint sur cette erreur consistant à changer un nom de lieu historique. Le parti de l’Istiqlal semble devenir une «matrice à problèmes et embarras». On n’est pas encore sorti de la crise provoquée avec la Mauritanie, voilà que la formation qui a hérité du Mouvement national suscite, par de vieilles décisions inutiles, l’émoi chez toute une composante de la société marocaine et met aussi dans l’embarras la plus haute institution du pays. Et ce n’est pas la première initiative du genre à déplorer dans la gestion locale de la part du parti de Chabat.
Tout le monde garde à l’esprit la stupide initiative de Hamid Chabat quand il a dénaturé la ville de Fès, en y dressant une copie de la Tour Eiffel. Heureusement que le roi Mohammed VI a mis fin à cette folie de la même façon qu’il est intervenu pour préserver le Mellah de Marrakech.
