Le maire PJD de Marrakech a été sauvé de justesse d’un scandale immobilier par une décision prise, neuf ans plus tôt, par l’ancienne présidente du conseil de la ville, Fatima Zahra Mansouri du PAM. Selon la version des faits rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 23 et 24 mars, le maire, Mohamed Larbi Belkaid, et le bureau du conseil de la ville, composé majoritairement par des élus PJD, ont décidé de mettre en vente le terrain sur lequel se trouvait l’ancien marché de gros des fruits et légumes.
Les autres membres du conseil n’ont découvert cette décision de cession que lorsqu’un appel d’offre s’y rapportant a été lancé en ce mois de mars et publié dans plusieurs journaux. Selon cet appel d’offres, une fois cédé, ce terrain situé dans un coin stratégique, à Bab Doukkala, devrait abriter un complexe urbain, résidentiel, commercial et touristique. Ce qui a poussé les conseillers, principalement de l’opposition, à parler d’un scandale immobilier. De leur part, les associations de la société civile sont montées au créneau, explique le journal. La décision, souligne-t-on, avait été prise par le maire et le bureau sans que le conseil n’ait pu en délibérer et encore moins la voter. Acculé, le maire fait marche arrière.
Ainsi, poursuit le journal, dans un communiqué publié jeudi 21 mars au nom du bureau qui dirige la commune, et non au nom du Conseil de la ville, le maire annonce l’annulation de la cession de ce terrain. Pour se justifier, il avance que la décision de cession a été prise sur la base d’un cahier des charges adopté en session ordinaire par le conseil de la ville en juillet 2006. L’appel d’offres lancé par le conseil de la ville en ce mois de mars fait d’ailleurs référence à ce document.
Or, poursuit le communique du maire, il s’est avéré par la suite que lorsque le conseil de la ville, alors présidé par Fatima Zahra Mansouri, avait annulé une première opération de cession de ce terrain par un arrêté municipal daté de juillet 2010, il a en conséquence annulé également ce cahier des charges. Ce que le service du patrimoine de la commune n’a pas du tout pris en compte, relève Al Ahdath Al Maghribia. Du coup, la décision de cession de vente devient nulle et non avenue parce que se basant sur un document qui n’a plus d’existence légale.
Cela dit, s’interroge de son côté le quotidien Al Massae dans son édition du week-end, comment le maire et les membres du bureau ont-ils pu passer à côté de cette réalité? D’autant qu’aussi bien le maire que la plupart des ses adjoints sont conseillers depuis 2003 et ont même participé, depuis 2009, à la gestion de la ville. Ils ont donc assisté aux délibérations et au vote des deux décisions, celle de la vente et de son annulation prises en 2006 et en 2010. A l’époque, rappelle le journal, il avait été question de céder ce terrain à la société immobilière espagnole Fadesa, en faillite depuis plusieurs années. Ensuite, le conseil de la ville s’est ravisé et a opté pour la création d’un espace vert et d’un lieu de détente pour les riverains.