Nasser Bourita a ouvert cette conférence ce vendredi 25 mars 2022 par visioconférence, avec la participation notamment de 17 ministres et représentants d’organismes mondiaux dans le but de mettre en oeuvre le Pacte de Marrakech, adopté en décembre 2018 dans la ville ocre.
D’emblée, le ministre a précisé les axes de la feuille de route, en souhaitant faire de cette rencontre «la rampe de lancement d’un effet d’entraînement plus global, dans sa portée, dans ses objectifs et dans son impact, en amont du Forum international d’examen des migrations». Et d’appeler à «l’élargissement» de ce groupe des champions à d’autres pays encore qui, «comme nous, parlent la même langue, celle du référentiel contenu dans le pacte de Marrakech».
Le ministre a démontré, preuves à l'appui, que le Royaume est un véritable champion de la migration en réitérant la volonté de voir «se matérialiser un poste d’Envoyé Spécial de l’Union Africaine pour la Migration; en répliquant l’expérience de l’Observatoire dans d’autres continents; ou encore, en envisageant la création dans les institutions académiques et universitaires des pays champions, d’un réseau de centre de recherches sur la migration qui travaillerait avec l’Organisation internationale de la migration (OIM)».
Selon lui, ce centre pourrait s’intéresser «dans un premier temps à la question de la fuite des cerveaux». Et pour ce faire, les 23 objectifs du Pacte de Marrakech constituent «la boussole de notre action», a-t-il souligné. Le ministre a tenu à s’arrêter sur des points capitaux en matière de la migration. Celle-ci «ne peut plus être vue comme une tare, pas plus que le migrant ne peut plus être perçu comme une menace».
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«Nous devons, au contraire, a insisté Nasser Bourita, promouvoir des sociétés inclusives, encourager les migrations régulières, réduire les vulnérabilités des migrants, tout en favorisant les échanges, la coopération et les partenariats, ainsi qu’une interaction plus poussée entre le Pacte de Marrakech et l’Agenda 2030». Et d'émettre ce douloureux constat: «la pandémie a accru la précarité des migrants, les discriminations à leur égard et leur vulnérabilité à la traite et au trafic dangereux des passeurs et autres marchands de misère humaine».
Il s’agit de compter sur le Maroc pour que la grande conférence sur la migration prévue en mai à l’ONU, à New York, soit une réussite grâce au Pacte de Marrakech et aux efforts que mène le Roi du Maroc dans ce domaine. Le ministre a cité trois importants principes et engagements que le Maroc défend, à savoir que la migration peut être bénéfique en la portant dans tous nos espaces d’appartenance régionaux, continentaux et bi-continentaux.
Néanmoins, le ministre a exprimé «le refus de sacrifier le nexus développement-migration sur l’autel du tout-sécuritaire, insistant surtout sur «la détermination ferme de ne jamais instrumentaliser, militariser ou sous-traiter la migration». «Le Maroc recuse l’exploitation de la migration à travers des secousses», a-t-il lancé.
«Nous allons partir en mai à New York fort du Pacte de Marrakech, qui constitue désormais une importante référence, en décrétant une mobilisation pour son application», a enfin annoncé le ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc.