Les ministres du gouvernement Akhannouch n’ont pas réussi à tirer un trait sur les bureaux d’études. Depuis des années, les responsables de ces organismes, connus pour leur forte influence dans la Direction générale des collectivités locales, se sont accaparés les marchés de réalisation des travaux sujets à caution moyennant d’importantes sommes, rapporte Assabah du week-end (20 et 21 juillet).
Ces pratiques suspectes n’ont été mises à mal qu’après l’arrestation de deux directeurs de bureaux d’études, tandis qu’un troisième prenait la poudre d’escampette. Des pratiques qui minent le budget du ministère de l’Éducation nationale.
Dans les faits, les directeurs de ces structures se partagent le gâteau, barrant la route aux concurrents et recourant à des pratiques frauduleuses et malsaines. Des sources au sein de l’administration centrale de ce département indiquent que des études ont été reprogrammées à maintes reprises et payées rubis sur ongle sans être réellement exploitées.
Des dysfonctionnements qui ont nécessité l’intervention du ministre Chakib Benmoussa. Selon certaines voix, le problème de l’enseignement a été tranché avec la nomination du premier responsable de l’élaboration du nouveau modèle de développement à la tête de l’Éducation nationale, qui est également l’instaurateur de la loi cadre qui encadrera les réformes et garantira leur pérennité.
Avant de commencer à révoquer les grands pontes du ministère, Benmoussa a pris connaissance des problèmes structurels qui entravent la mise en place de la réforme, relaie Assabah. Le ministre a évoqué le fossé existant entre la «réforme» et la «réalité de la pratique». Lequel fossé éloigne la réforme des établissements scolaires et rend difficile la réactualisation des programmes et des méthodes d’enseignement, eu égard aux changements au niveau national, régional et international et à la révolution numérique.