Larbi Jaidi, politologue et économiste de renom, évoque une série de scénarii visant à obtenir progressivement des résultats dans ce sens.
Tout d’abord, il livre un constat selon lequel les inégalités sociales au Maroc ont plusieurs facettes. L'expert rappelle que "la question des inégalités renvoie à la nécessité d'une croissance inclusive pour permettre aux personnes concernées de ne pas rester au bord de la route".
Le premier constat, a-t-il relevé, c'est que si certes, le Maroc a déjà mené des politiques intéressantes de lutte contre la pauvreté, "celles-ci ont baissé tout en changeant de visages et évolué en fonction des besoins".
La pauvreté est devenue, estime l’économiste, "multidimensionnelle". "On peut sortir de la pauvreté tout en restant pauvre par rapport à d’autres", ajoute Larbi Jaïdi pour lequel il n'y a "pas de pauvreté absolue, mais une pauvreté relative".
Les inégalités sont multiples. "Il y a les inégalités d'accès aux services sociaux de base comme l'éducation, la santé, par exemple pour les ménages ruraux, en plus de l’accès à l'eau et à l'électricité".
Selon ce chercheur, "il y a aussi des inégalités de consommation basées sur les revenus mais on ne sait pas beaucoup de choses sur les inégalités de revenus parce que l'approche au Maroc n'est pas une approche statistique parfaitement au point".
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La première politique de réduction des inégalités "commence, selon lui, par la possibilité d'offrir toute les chances et les conditions notamment aux jeunes pour s'insérer dans l'activité, pas simplement comme salariés mais comme entrepreneurs".
La deuxième politique, pour Larbi Jaïdi, "c'est celle qui redistribue les revenus pour avoir une vraie solidarité sociale".
"Comment la redistribuer alors?", s'est-il demandé. "Par, notamment, le prélèvement fiscal à travers une fiscalité équitable qui permet à l'Etat d'élargir ses ressources pour financer les dépenses publiques".