Les récentes déclarations de Ban Ki-moon autour du Sahara ont suscité les réactions de beaucoup de personnalités. Dernière en date, celle de Mohamed Benaïssa, ancien ministre des Affaires étrangères. Ce dernier considère qu’il s’agit «d’un comportement inhabituel de la part d’un secrétaire général, censé être neutre et impartial. Son discours ne doit pas verser dans le sens des attentes de l’autre partie», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro de ce week-end des 12 et 13 mars.
Dans une déclaration faite au quotidien arabophone, Benaïssa estime que «le Maroc doit agir, non seulement face à la nature de ces déclarations, mais également face à ceux qui sont derrière Ban Ki-moon, qui n’agit que sur des instructions bien précises depuis qu’il est à son poste», ajoute le journal.
Pour l'ancien ministre, il est peu probable que ces déclarations soient une erreur ou une réaction à la position du Maroc qui a demandé le report de la visite de Ban Ki-moon à une date ultérieure. «Ces déclarations ont au contraire une portée plus importante et le Maroc doit s’y préparer», confie-t-il au quotidien.
Pour Benaïssa, le timing même de cette visite n’est pas anodin. De même, les termes et expressions utilisées par Ban Ki-moon dans ses déclarations sont anciens et dépassés depuis que le Plan d’autonomie au Sahara a été proposé par le Maroc. A ce propos, souligne Al Ahdath Al Maghribia, l’ancien ministre rappelle que l’autre partie de ce conflit n’a fait aucune proposition.
Rasion pour laquelle, estime Benaïssa, le Maroc ne doit pas se contenter de dénoncer ces déclarations. «Il devrait s’arrêter sur ce qu’elles cachent, surtout à l’approche du Conseil de sécurité, programmé pour avril prochain», ajoute le journal. Une réunion au cours de laquelle Ban Ki-moon présentera son rapport sur le dossier du Sahara. Un rapport qui, prévient la source du quotidien, peut aller jusqu'à compliquer la tâche et bloquer toute approche politique visant à désamorcer ce conflit.
De ce fait, préconise Benaïssa, le Maroc devrait éviter toute confrontation avec le secrétaire général et privilégier une action diplomatique à tous les niveaux.