Protection de l’emploi, soutien au pouvoir d’achat des Marocains et aux entreprises du secteur productif national, quelle que soit leur taille, tels sont les grands axes des mesures anticipatives prises rapidement par les autorités marocaines pour atténuer, voire juguler, les effets socio-économiques négatifs de la pandémie de coronavirus.
Dans un entretien accordé à Al Ahdath Al Maghribia, et paru dans son édition de ce vendredi 8 mai, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie et des finances, a affirmé que la pandémie de coronavirus a été affronté par l’Etat de façon à ce que l’économie nationale puisse garder sa dynamique, tout en agissant sur le levier du remodelage des différentes enveloppes budgétaires afin de mieux rationaliser la dépense publique, selon les priorités et les urgences de l’heure.
Selon Benchaâboun, le Maroc a parfaitement anticipé la crise sanitaire en mettant rapidement sur pied la Commission de veille économique, qui a sauvé des milliers de très petites, petites et moyennes entreprises d’une faillite certaine, tout en permettant à leurs employés de garder un certain niveau de pouvoir d’achat. C’est ainsi par exemple que l’Etat a injecté dans ces entreprises quelque 33 milliards de dirhams, et garanti à un taux de 95% quelque 9.000 crédits d’un montant de 73 milliards de dirhams pour les entreprises qui ont été mises en difficulté par la pandémie de coronavirus.
Par ailleurs, Benchaâboun a annoncé que dans le courant de cette semaine, il sera procédé à l'identification des grandes lignes sur la base desquelles la loi de finances rectificative sera confectionnée. Ce qui est certain, c’est que cette nouvelle loi de finances comprendra un volet pluriannuel dont l’objectif sera de tracer la feuille de route de la redynamisation de l’économie nationale.
Benchaâboun n’a pas caché que la loi de finances 2021 connaîtra certaines difficultés, surtout au niveau des recettes issues de l’impôt sur les sociétés (IS) dont il faut attendre une forte baisse du fait des effets de l’actuelle pandémie qui se feront ressentir pendant un certain temps sur nombre d’entreprises locales.
De même, selon des études menées par plusieurs organismes internationaux, l’économie mondiale va connaître une stagnation après la fin de la pandémie, une stagnation qui se ressentira au Maroc, dont l’économie est largement ouverte sur l’international.
Le ministre de l’Economie et des finances a également affirmé que le Maroc a tiré des leçons importantes de la crise sanitaire actuelle. En effet, lors de sa dernière réunion, la CVE a sérié tous les problèmes structurels qui ont été mis à nu par la pandémie de Covid-19, et conclu à la nécessité d’organiser dans le futur le secteur informel et de généraliser et renforcer la protection sociale. Elle a aussi recommandé de consentir d’importants investissements publics dans des secteurs qui ont prouvé leur importance stratégique lors de cette crise, à savoir la santé et l’éducation surtout.