La diplomatie marocaine, au plus haut niveau de l’Etat, se met à nouveau en branle. De sources fiables, Le360 apprend que le roi Mohammed VI va entreprendre, dans les prochains jours, une nouvelle tournée africaine qui le conduira au Rwanda, en Tanzanie et en Ethiopie. Des pays anglophones qui ont de l'influence sur le plan africain.
Pour la première fois, la Corne de l’Afrique fera l'objet d'une visite royale. L’Ethiopie reste le pays le plus important de cette région. Sa capitale, Addis-Abeba abrite le siège de l’Union Africaine. C'est également l’unique pays africain à avoir échappé à la colonisation.
Il a même été membre fondateur de la Société des Nations, l’ancêtre des Nations Unies. Avec ses 90 millions d’habitants, c’est le deuxième pays le plus peuplé du continent. Depuis plus d’une dizaine d’années, l'Ethiopie connaît un essor économique sans précédent affichant une croissance moyenne proche des 10%.
Pays anglophone, certes, l’Ethiopie n’en cherche pas moins des alliés francophones au niveau continental. L’année dernière, elle a ouvert une ambassade à Rabat. Le pays intéresse beaucoup les investisseurs marocains. La BMCE Bank y organise régulièrement des missions, Managem y est en phase d’exploration, alors qu’OCP Group, via sa filiale Jacobs, compte bientôt s’y installer .
Quant au Rwanda, il étonne par son dynamisme. Le pays qui est sorti de la période noire est tenu de main ferme par un Kagamé dont tout le monde reconnaît la clairvoyance. C’est un petit pays de 12 millions d’habitants enclavé entre l’Ouganda, le Burundi, la RDC et la Tanzanie. Aujourd’hui, c’est le pays qui est le plus cité en exemple.
Les relations avec le Maroc sont excellentes. Certains médias internationaux n’hésitent pas à présenter Paul Kagamé comme un grand ami de Mohammed VI. Durant le mois de Ramadan, en juin dernier, le président Rwandais, accompagné d’une forte délégation, avait été l’hôte du souverain. Et ce n’est certainement pas un hasard si la volonté du Maroc de réintégrer "sa grande famille africaine" avait été exprimée pour la première fois lors du 27ème sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu au Rwanda en juillet dernier, un mois après la visite de Kagamé à Rabat.
Pour ce qui est de la Tanzanie, c’est également le dynamisme économique qui la définit le mieux: le PIB progresse au rythme annuel de 7%. Avec 57 millions d’habitants, la Tanzanie a su diversifier ses secteurs productifs. Les services financiers, la construction, l’industrie et les technologies de l’information tirent désormais vers le haut une économie autrefois basée sur l’agriculture.
En avril dernier, la visite d’une forte délégation ministérielle tanzanienne, à sa tête Augustine Mahiga, ministre des Affaires étrangères, avait permis de raffermir les relations avec le Maroc.
Avec la tournée du roi Mohammed VI dans les pays de l’Afrique de l’Est, le souverain confirme que sa vision africaine ne concerne pas seulement une partie du continent, mais qu’elle est globale et relève d’une stratégie pérenne et non pas d’une visée conjoncturelle.