Dans un communiqué diffusé le 25 novembre, le Parti libéral marocain demande tout bonnement la dissolution de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) que dirige Abdellatif Hammouchi, au même titre que la DGSN.
Nous ne reviendrons pas sur le surréaliste argumentaire échafaudé par l’auteur de ce communiqué, mais sur la (vraie) partie qui l’a cautionné. Ce communiqué porte la signature de Mohammed Ziane, chef du PLM, au nom du Bureau politique qui, selon les termes du même communiqué, se serait réuni le même jour, soit le 25 novembre.
Selon nos informations, cette réunion n’a jamais eu lieu et les membres du Bureau politique n’ont pas été tenus au courant de la teneur du communiqué de Ziane, et encore moins cautionné son contenu. D’ailleurs, qui sont les membres de ce Bureau politique? Des gens qui, par intérêt, ont prêté «allégeance» à Maître Ziane, dont l'un de ses fils, des salariés de son cabinet et des membres de la rédaction du journal qu’il a fondé, Alhayat Alyaoumia, que dirige un duo, Rachid B. et Loubna E.
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Et tous marchent au pas. Mais l’un des anciens dirigeants du PLM a rompu le silence. Sur sa page Facebook, l’avocat Saâd Sahli, qui a démissionné en juillet dernier des instances de ce "hizbicule", écrit que le fait de dissoudre la DGST n’a jamais été évoqué par les instances de décision du parti, ni fait l’objet d’une discussion au sein de cette formation politique.
Réaction encore plus «radicale», Le360 apprend qu'Anouar Ben Boujemaâ, membre du bureau politique et coordinateur du parti à Moulay Rachid, la préfecture casablancaise où le PLM compte sa première force à l’échelon national, a rendu son tablier, ne voulant pas cautionner les décisions unilatérales prises par Mohammed Ziane.
Mon cabinet, mon parti, mon journal…
«Il est connu que l’ancien ministre des droits de l’Homme prend ses décisions tout seul et les fait endosser, ensuite, à son parti», affirme une source qui connaît bien le fonctionnement du PLM. Et même quand les dirigeants de ce parti discutent d’une position à prendre, le dernier mot revient toujours à Me Ziane.
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L’ex-Bâtonnier du barreau de Rabat a instauré tout un système, pour ne pas dire un «écosystème» dans les rouages de ce parti. Les «causes» qu’il défend font souvent l’objet de communiqués diffusés par son parti (en fait, par lui-même) et repris par son journal et les pages des réseaux sociaux de ses connaissances.
Mais avec cet appel qu'il vient de lancer, où il demande carrément la dissolution des services de renseignement, Ziane donne toute la mesure de l’absurdité de son discours et de l’inanité de ce parti politique, superflu, où une seule voix s’exprime. Car s’il y a une entité à dissoudre, c’est bien ce "hizbicule" qui ne respecte même pas son règlement intérieur, et dont se sert son fondateur pour régler ses comptes personnels.