Moscou réaffirme sa position: pas de place pour le Polisario au Forum Russie-Afrique

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov.

Revue de presseÀ l’occasion de la seconde conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, tenue au Caire, Moscou a maintenu une ligne diplomatique rigoureuse en excluant toute représentation du Front Polisario, confirmant ainsi son approche fondée sur le droit international et la neutralité dans le dossier du Sahara. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 22/12/2025 à 17h16

Malgré les pressions diplomatiques soutenues de l’Algérie et de ses alliés traditionnels, le Polisario n’a pas été convié à la deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, qui s’est tenue au Caire au cours du week-end écoulé. Contrairement à certains forums précédents, notamment celui de l’Angola, cette exclusion délivre un message politique sans équivoque de la part de Moscou: le rejet de toute participation de cette entité non reconnue sur le plan international.

L’organisation de l’événement, bien que confiée à l’Égypte –État membre de l’Union africaine–, a été directement supervisée par la diplomatie russe, qui a veillé à gérer elle-même l’envoi des invitations, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 23 décembre. Cette démarche visait à éviter toute interférence de la Commission de l’UA et à garantir le respect du cadre institutionnel du Forum, réservé aux États africains membres des Nations unies.

Cette position s’inscrit dans la continuité de la ligne constante adoptée par Moscou depuis les sommets de Sotchi (2019, 2023) et de Saint-Pétersbourg (2023). La Russie y affiche une vigilance particulière quant à la composition des délégations, privilégiant des normes juridiques et diplomatiques claires, plutôt que des considérations politiciennes liées à des conflits régionaux.

Cette posture reflète l’approche équilibrée que Moscou défend concernant le différend autour du Sahara. Malgré ses relations étroites avec l’Algérie, la Russie réaffirme son attachement à une diplomatie de neutralité, gardant une distance égale avec toutes les parties concernées et soutenant le processus onusien en vue d’une solution politique consensuelle. Si elle a parfois exprimé des réserves face à certaines résolutions du Conseil de sécurité –en réaction à l’approche américaine–, elle n’a jamais recouru à son droit de veto, témoignant ainsi d’une retenue stratégique et d’un souci d’équilibre.

En parallèle, l’Algérie a multiplié les initiatives diplomatiques au sein de l’Union africaine, plaçant la question saharienne au cœur de ses échanges avec ses partenaires traditionnels, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Namibie, écrit Al Ahdath Al Maghribia. Toutefois, ces efforts n’ont pas infléchi la position russe, fermement ancrée dans le principe de ne traiter qu’avec les États membres de l’ONU. Les observateurs soulignent que cette réalité diplomatique consolide la reconnaissance, par de grandes puissances telles que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, du sérieux et de la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie.

Par Hassan Benadad
Le 22/12/2025 à 17h16