Officiellement, depuis que le gouvernement français a annoncé le retour à la normale de l’activité consulaire, le débat est clos. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, considérant qu'il s'agit d'une décision souveraine de la France, a toujours refusé de commenter la restriction des visas. Même lorsque les conseillers de la deuxième Chambre ont jugé bon de revenir sur la question, le ministre s’est contenté de rappeler quelques principes qui entrent d’ailleurs dans le cadre des droits de l’Homme.
Ainsi, «le visa ne doit aucunement être assimilé à un acte de charité, ni servir de moyen de pression ou de chantage», a notamment rappelé le ministre, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 22 décembre. Pour le ministre, si l’acte d’accorder ou non un visa relève de la souveraineté d’un État, il n’en reste pas moins que le traitement des demandes de ce document doit se faire dans le respect mutuel entre les États et les citoyens.
Cela dit, souligne le chef de la diplomatie marocaine, «même s’il s’agit d’une décision souveraine des États, le Maroc suit néanmoins, et de près, la manière avec laquelle ses citoyens demandeurs de visa sont traités par les consulats étrangers». En restant sur le même thème, le ministre a souligné que le Royaume imposera le visa aux citoyens de 130 pays. Cela au moment où ses propres citoyens doivent demander un visa pour pouvoir voyager dans 140 pays.
Traitant du même sujet, le quotidien Assabah, citant également Bourita dans son édition du même jour, a relève que les Marocains qui ont souffert des mesures de restriction de visas par les autorités françaises ont manifesté leur mécontentement de plusieurs manières, notamment sur les réseaux sociaux. Le ministre a insisté sur le fait que «le visa ne devait pas servir à blesser la dignité des citoyens». Il a affirmé que, «durant ces derniers mois, il y a eu des cas où les visas ont été utilisés pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec les pratiques de la coopération consulaire. Et pourtant, le Royaume, considérant que le visa relève des actes de souveraineté des États, s’est abstenu de réagir officiellement». Aujourd’hui, note le ministre, le problème ne se pose plus, et ce depuis le début de la semaine dernière.
Les parlementaires qui ont interpellé le ministre sur ce sujet ont tout de même rappelé que la manière avec laquelle ont été traités les demandeurs de visa Schengen était dégradante. Les refus sont distribués à tout va, sans même prendre la peine de les justifier. Cela vaut aussi bien pour les simples citoyens que pour les hommes d’affaires, les médecins, les malades, les étudiants… Des conditions arbitraires ont été mises en place et suivies à tel point qu’un quota de 40 à 50% de visas accordés a été fixé.