Des élus de la majorité et de l'opposition ont demandé une réunion élargie aux membres du bureau de cette Chambre. Les groupes parlementaires représentés dans la Chambre des représentants viennent en effet de demander à Habib El Malki, au cours du week-end passé, de réunir "d'urgence le bureau", soit l'équivalent d'un comité de direction, chargé d’assurer le bon fonctionnement de cette Chambre.
«Les membres du bureau où sont représentés des députés de la majorité et de l'opposition ont adressé une lettre à Habib El Malki lui demandant de convoquer dans les plus brefs délais une réunion du bureau», déclare en substance un texte signé de ces députés, dont Le360 a obtenu copie hier, dimanche 16 août 2020.
Cette réunion extraordinaire sera dédiée à la question des nominations de trois membres, que Habib El Malki a imposés pour qu'ils siègent à l'ANRE.
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Alors que la grogne était manifeste jusqu'ici auprès de leaders de certains partis politiques de l'opposition, celle-ci s'élargit désormais à d'autres formations politiques. Ces partis dénoncent ce qu'ils ont appelé «le caractère unilatéral et partisan» qui a entaché l’exercice des prérogatives de Habib El Malki, qui, en sa qualité de président de la Chambre des Représentants, a nommé trois des 12 membres de l'ANRE.
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), tous deux dans l'opposition, avaient qualifié ces choix de "despotisme", de "clientélisme" et de "partage de butin".
Désormais, le Parti de la Justice et du Développement (PJD, coalition gouvernementale), dans un communiqué de son groupe parlementaire, enfonce le clou et accuse Habib El Malki d'avoir porté atteinte à la marche de l'institution législative en marginalisant le bureau et en allant à l'encontre de la méthodologie démocratique et constitutionnelle.
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Le parti islamiste propose une réunion de l'ensemble des groupes parlementaires siégeant au Parlement.
Par ailleurs, les critiques ont également visé le président de la deuxième Chambre, Hakim Benchamach, dont le choix de trois autres membres à l'ANRE a lui aussi été contesté. La direction du PAM, dont fait partie Hakim Benchamach, qui en est l'ex-secrétaire général, a demandé aux présidents des deux Chambres du Parlement de démissionner. A défaut, ils encoureraient des mesures disciplinaires.