Après une brève période de concertations avec le MP et le PPS, le PJD est devenu un élément indésirable dans cette alliance formée dans l’opposition au Parlement. Les leaders du PPS et le MP viennent de réunir les membres de leurs bureaux politiques, afin d’acter cette décision, et de déterminer la conduite à adopter pour le reste de l’actuelle législature.
Le parti islamiste se retrouve ainsi visiblement isolé, les autres formations ayant compris qu’ils n’avaient rien à gagner dans cette alliance. L’USFP les avait devancés dans cette attitude dès les débuts de l’actuelle législature, avec la décision de ses leaders de ne pas s’allier à cet ancien trio de l’opposition parlementaire.
D’après Assabah de ce jeudi 4 mai, le MP et le PPS ont pris tous deux l’initiative de se détourner du PJD, parti qui a pourtant conduit les deux derniers attelages gouvernementaux.
Une décision motivée par une divergence d’appréciation du rôle de l’opposition entre les dirigeants des partis qui formaient jusqu’à il y a peu cette alliance à trois. Il est surtout question d’une appréciation non partagée des priorités, souligne le quotidien.
Le PJD veut une opposition de confrontation, alors que ses deux anciens partenaires envisagent d’aborder leur mission autrement. C’est ainsi que des délégations des bureaux politiques des deux formations ont décidé de se réunir mardi dernier à Rabat, pour «débattre de la situation actuelle», sans la présence des leaders du PJD.
Il devient donc manifeste que le PPS, qui a lié son sort à celui du parti islamiste depuis 2012, semble désormais avoir coupé les ponts avec ses anciens alliés du PJD.
Cette réunion entre les leaders du PPS et du MP intervient donc, selon les deux formations, en réponse à un appel lancé par des dirigeants du PPS, pour «examiner la situation générale de notre pays», et tout particulièrement la situation sociale et économique, ainsi que la dégradation du pouvoir d’achat.
Dans un communiqué conjoint, le PPS et le MP ont affirmé que leur rencontre leur a permis un «débat franc, sérieux et responsable». Les membres des bureaux politiques des deux partis se sont aussi félicités de la longue relation qui a prévalu entre les deux formations politiques, ainsi que de l’«excellent rendement» dont font preuve leurs groupes parlementaires au Parlement.
Les deux formations ont aussi souligné la convergence de leurs points de vue sur plusieurs questions, notamment ce qu’ils considèrent comme une absence d’interaction du gouvernement, malgré les nombreux appels qui lui ont été adressés. But poursuivi par les leaders de ces deux partis: instaurer des mesures fortes et efficace à même de faire face aux hausses successives des prix, et donc à la dégradation du pouvoir d’achat des Marocains.
Les deux formations évoquent plus particulièrement la situation difficile vécue par les plus défavorisés, mais aussi par les classes moyennes, sans oublier les difficultés que traversent les entreprises nationales.
Une situation devant laquelle le gouvernement n’a, de leur avis, rien fait. Le MP et le PPS ont donc réitéré leur détermination à aller de l’avant dans l’exercice du rôle qui leur est dévolu dans l’opposition parlementaire.
Une opposition qu’ils veulent «nationale, constructive et responsable», à travers des mises en garde adressées au gouvernement quand la situation l’impose, mais aussi en se positionnant en tant que force de proposition, avec des alternatives à même d’enjoindre le gouvernement à se montrer plus à l’écoute des Marocains. Une démarche à laquelle le PJD ne souscrit visiblement pas.