Parlement: débat houleux autour de la «prise de parole» dans l’Hémicycle

Le Parlement marocain.

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Revue de presseLa «prise de parole» au sein de la Chambre des représentants revient sur le devant de la scène. Un vif échange a opposé les groupes de l’opposition, la majorité et le bureau de la Chambre autour de qui a le droit de décider d’accepter ou non ce mécanisme de contrôle des politiques publiques du gouvernement. Les détails dans cette revue de presse basée sur un article du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 16/01/2024 à 20h47

La «prise parole» par les députés, en début des séances des questions orales à la Chambre des représentants, suscite une nouvelle polémique entre le gouvernement, la majorité et l’opposition.

Selon le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du mercredi 17 janvier, un vif échange a eu lieu entre les composantes de cette Chambre lors de la séance plénière des questions orales du lundi.

Driss Sentissi, président du groupe haraki (Mouvement populaire, opposition), a ouvert les hostilités en reprochant au gouvernement de ne pas donner suite aux propositions de loi des parlementaires et de les priver de prendre la parole, en début de séance, pour l’interpeller sur des points d’actualité ayant un caractère important et urgent.

L’élu haraki fait allusion à la demande de son groupe de prendre la parole pour évoquer la question du grand froid dans les zones montagneuses et enclavées.

Said Baâziz, élu de l’USFP, a abondé dans le même sens en affirmant que le groupe de son parti a reçu une fin de non-recevoir pour une «prise de parole» autour du même sujet.

Les choses ont dégénéré quand le Bureau de la Chambre des représentants a été accusé de faire barrage aux demandes de «prise de parole» et de ne pas les transmettre au gouvernement comme le stipule l’Article 152 du règlement intérieur.

Le groupement du Parti Justice et Développement (PJD, opposition) s’est aussi invité à ce débat houleux en affirmant que les divers groupes et groupements parlementaires viennent de présenter sept demandes de «prise de parole» qui ont été toutes refusées par le Bureau de la Chambre des représentants. Une attitude «anti-constitutionnelle», estiment les élus islamistes puisque ledit bureau n’est pas habilité à trancher au sujet de ces demandes, mais de les transmettre au gouvernement.

Rachid Hammouni, président du groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) a estimé que ce débat était sain et utile en précisant que les demandes de «prise de parole» doivent être motivées par l’urgence des sujets évoqués et que le gouvernement se devait d’y répondre et, en cas de refus, justifier sa position.

Selon l’Article 152 du règlement intérieur, les députés ont le droit de prendre la parole en séance plénière pour interpeller le gouvernement sur une question ayant un caractère urgent. Les demandes de ces interventions doivent être formulées 24 heures au moins avant le début de la séance.

Par Fatima Moho
Le 16/01/2024 à 20h47