Son apparition, habillé en deraâ, le week-end dernier sur l’estrade d’un meeting de l’Istiqlal à Dakhla, a pris tout le monde de court.
Mais c’est désormais officiel. Driss Benhima, ex-PDG de Royal Air Maroc (RAM), a officiellement rejoint le Parti de l'Istiqlal.
«Il est très proche de notre parti, mais là, il rejoint nos rangs de manière officielle comme militant de base», explique, interrogé par Le360, un jeune membre de la direction de l’Istiqlal.
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Un "militant de base", d'accord, mais qui côtoie déjà les pontes du parti lors d’un meeting historique au Sahara?
«En fait, il prenait part aux activités de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal et il a décidé de s’impliquer davantage dans la vie du parti», révèlent nos sources.
Driss Benhima, libéré de ses fonctions officielles (il a aussi été wali de la région du grand Casablanca), a désormais les coudées franches pour s'engager politiquement.
Très proche de Nizar Baraka, il l’est un peu plus de Abdellatif Maâzouz, ancien ministre du Commerce extérieur, qui a succédé à Adil Douiri (autre ancien ministre du PI) à la tête de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal.
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Des visées pour 2021?
«Driss Benhima n’est pas intéressé par quelle que carrière politique [que ce soit] et donc les prochaines élections ne le regardent pas, sauf qu’il va apporter sa touche au programme électoral du parti, et il le fait déjà», ajoutent nos sources.
Pour le moment, en compagnie d’autres cadres du parti, Driss Benhima planche sur l’élaboration de la vision de l’Istiqlal concernant le nouveau modèle de développement voulu par le souverain.
C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a multiplié des sorties médiatiques très critiques envers la politique et l’action du gouvernement El Othmani.
Depuis l’automne 2017, Driss Benhima est Senior Advisor de ESL Agence Publics Maroc, la filiale marocaine de l'agence de lobbying et d'accompagnement stratégique française, ESL & Network.
Il y a quelques mois, l’homme, âgé de 64 ans, préside le Conseil d’administration d’Air Liquide.
Et il semble ne pas avoir dit son dernier mot, cette fois sur le terrain de la confrontation politique, et en tant que militant «de base» (sic) d’un parti de l’opposition (aux côtés du PAM).
Aux dernières nouvelles, à l’Istiqlal, on cherche encore un «statut particulier» à Driss Benhima.
«Le secrétaire général a le droit de le désigner membre du Conseil national, mais rien ne l’empêche, ès-qualité, d’assister aux travaux de la direction sans prendre part aux délibérations», affirment ainsi nos sources istiqlaliennes.