Evènement géopolitique le plus marquant de l'année 2022, le conflit russo-ukrainien était au cœur d’une rencontre tenue jeudi dernier à l’Institut français en présence de Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
Dans une interview avec Le360, en marge de la rencontre, le géopolitologue français a souligné que les sanctions économiques et diplomatiques imposées à la Russie par les pays occidentaux ont eu un impact sur son économie, mais n'ont pas réussi à résoudre le conflit.
Dans un contexte de tensions exacerbées entre la Russie et l'Ukraine, force est de constater qu’en dépit des nombreux efforts diplomatiques déployés pour trouver une solution pacifique au conflit, les pourparlers de paix se révèlent infructueux.
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En ce sens, le directeur de l’IRIS a écarté toute perspective de paix et de réconciliation au cours des prochains mois, avançant comme argument principal l’atout démographique supérieur de la Russie (140 millions d’habitants), qui laisse augurer un éventuel maintien du statu-quo, et ce, en dépit de l’arsenal militaire sophistiqué dont dispose l’Ukraine.
Pascal Boniface a également abordé l'évolution de la relation entre le Maroc et la France, ponctuée au cours de l'histoire par des épisodes de mésentente sporadique. Au sujet de la plus récente, à savoir l’affaire des visas survenue fin 2021, s'il qualifie les décisions prises par la France de «regrettables», il assure néanmoins que «fort heureusement, cette décision a été retirée pour revenir à des relations plus normales.»
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Le directeur de l'IRIS a également évoqué l’autre point de discorde majeure qu'est la position de la France vis-à-vis de la question du Sahara marocain. Si les Etats-Unis ont causé un «big bang» en reconnaissant la marocanité des provinces du Sud, la France elle campe sur ses positions, observe l'expert.
«La France a toujours soutenu le plan d’autonomie du Sahara et s’en tient aux positions générales de l’ONU, en tant que membre permanent au sein de cette organisation», a-t-il expliqué, estimant toutefois que les relations entre Rabat et Paris semblent désormais se diriger vers des «moments plus tranquilles». Ceci, notamment suite à l'arrivée du nouvel ambassadeur français et dans la perspective d'une visite au Maroc du président Emmanuel Macron qui devrait intervenir «rapidement».