Le verdict est tombé et la commission d’enquête instituée par le Parlement européen a émis son rapport. Les eurodéputés viennent, en effet, d’adopter le document final de cette commission sur l’utilisation de Pegasus et des logiciels espions après une année d’enquête suite au scandale lié au recours à ces programmes de surveillance, relaie Al Ahdath Al Maghribia, ce lundi 19 juin.
La commission d’enquête, poursuit le quotidien citant le journal espagnol El Independiente, n’a ménagé aucun effort, durant toute une année d’investigation, pour étayer les allégations selon lesquelles le Maroc aurait utilisé cette technologie pour espionner des responsables européens.
Les membres de cette commission ont ainsi commandité des études, organisé des auditions avec les présumées victimes et interrogé des experts. Ils ont visité différents pays supposément victimes d’espionnage avec l’utilisation de cette technologie, comme la Pologne, la Grèce, la Hongrie ou encore Chypre et l’Espagne.
Ils ont même effectué une visite en Israël, pays d’origine de cette technologie où ils ont également organisé des auditions. Tout cela, sans arriver à des données concluantes incriminant clairement le Maroc.
Bien évidemment, relève Al Ahdath Al Maghribia, cela n’est pas suffisant pour mettre fin à la vindicte déclenchée contre le Maroc dans les médias européens.
Ceux-ci continuent à s’accrocher au moindre détail pour poursuivre leur cabale contre le Royaume.
Pourtant, insiste le quotidien, le président de la commission, l’eurodéputé néerlandais Jeroen Lenaers, a bien affirmé clairement et sans ambages qu’il n’existait aucune preuve qui confirme que le Maroc a effectivement eu recours à cette technologie pour espionner, entre autres, des responsables européens.
Les déclarations de l’eurodéputé ont d’ailleurs été reprises par le quotidien espagnol El Independiente qui est revenu sur cette session de vote du rapport de la commission d’enquête.
En parallèle avec le traitement équilibré d’El Independiente, un autre quotidien, lui aussi espagnol, El Mundo, a, lui, clairement versé dans le chantage, ne reprenant que la partie qui lui convient du rapport adopté, ce qui lui permis de conclure que le Parlement Européen «poursuit son escalade contre le Maroc».
Pour El Mundo, le fait que le Parlement européen ait demandé à l’Espagne de poursuivre l’enquête est suffisant pour conclure que le Maroc est toujours dans le viseur de l’institution parlementaire européenne.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, le quotidien El Mundo s’est ainsi particulièrement attardé sur cette motion adressée au gouvernement espagnol l’invitant «à mener une enquête complète, juste et effective pour faire toute la lumière sur tous les cas présumés d’utilisation de logiciels espions».
Contre toute attente, relève Al Ahdath Al Maghribia, cette motion a été votée aussi bien par le parti au pouvoir, le PSOE, que par le chef de fil de l’opposition, le Parti Populaire.
Un comportement qui ne peut être expliqué que par l’approche des élections législatives. Un contexte dans lequel les cartes sont souvent brouillées, et le Maroc et les questions concernant le Maroc sont habituellement liées à la politique intérieure de ce pays.