L’alliance entre le Parti de la justice et du développement (PJD) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a été scellée au début de l’année 2012, lors de la formation du premier gouvernement de Benkirane, à l’issue des résultats des élections législatives anticipées du 25 novembre 2011 provoquées par la révision de la Constitution, validée le 1er juillet de la même année par l’écrasante majorité du peuple marocain. Cette alliance a donc été conclue dans une conjoncture nationale bien déterminée, caractérisée par cette réforme constitutionnelle. Mais elle était aussi intervenue dans un contexte régional et arabe ponctué par des manifestations.
L’alliance a ensuite été élargie en vue de former une coalition gouvernementale pour se conformer aux dispositions constitutionnelles qui exigent une majorité absolue au Parlement. C’est ainsi que cette alliance PJD-PPS, qualifiée par les médias de contre nature, puisque le projet de société de la Lampe est diamétralement opposé à celui du Livre, a toujours été au cœur des débats politiques, polémiques et médiatiques.
Plus de six ans après sa mise en place, le quotidien Akhbar Al Youm s’interroge sur son avenir dans son édition du week-end des 20 et 21 janvier. L’interrogation du quotidien serait motivée par la conjoncture actuelle, marquée notamment par le départ de l’ancien secrétaire général du PJD et ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le limogeage du secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah de son poste de ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, ainsi que de son camarade à la Santé, El Houcine El Ouardi, sur la base du rapport de la Cour des comptes sur le projet de développement d’Al Hoceima.
C’est dans ce contexte de remplacement des ministres limogés que le quotidien inscrit son questionnement. Le PJD se passera-t-il de son allié? Akhbar Al Youm, réputé proche de Benkirane, a rappelé que l’ancien chef de gouvernement avait attribué au PPS cinq portefeuilles ministériels, alors que son score électoral ne le lui permettait pas. Cette générosité s’expliquait par le souhait du PJD de récompenser la fidélité d’une alliance, surtout entre les deux secrétaires généraux, et par le poids politique du Livre. Cette répartition des portefeuilles, fait remarquer le quotidien, n’avait pas été du goût des autres composantes de la coalition gouvernementale et d’autres parties qu’il n’a pas citées. Le PJD avait donc toujours défendu son allié à l’ère de Benkirane. Le fera-t-il à l’ère de Saâd-Eddine El Othmani? Telle est la question soulevée par le quotidien, en tentant d’influencer El Othmani pour préserver l’héritage.